Résumé de la décision
La société Urban Soccer Ouest a déposé une requête auprès du juge des référés du Conseil d'État, demandant la suspension de l'exécution de l'article 51 II du décret n° 2020-1262 du 16 octobre 2020, qui interdit l'ouverture des établissements recevant du public (ERP) accueillant exclusivement des activités de foot en salle. Elle a invoqué l'urgence, des doutes sur la légalité du décret, son caractère disproportionné et une violation du principe d'égalité. Cependant, la décision a déclaré que la requête n'avait plus lieu d'être, puisque le décret attaqué avait été abrogé par le décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020. En conséquence, la Cour n'a pas statué sur la demande.
Arguments pertinents
1. Urgence et légalité : La requérante estimait que "la condition d'urgence est remplie" en raison des conséquences économiques de l'interdiction. De plus, elle soutenait qu'il existait "un doute sérieux quant à la légalité du décret attaqué".
2. Proportionnalité et sécurité sanitaire : La société argumentait que les mesures étaient "disproportionnées" car les salles de sport avaient mis en place des protocoles sanitaires stricts et qu'il n’existait pas de données scientifiques démontrant des clusters dans ces établissements.
3. Principe d'égalité : Un autre point soulevé était la méconnaissance du principe d'égalité, en raison de la distinction opérée entre les exploitants de salles de sport selon la nature du public accueilli.
La Cour a noté que, suivant l’article L. 521-1 du Code de justice administrative, il peut être ordonné la suspension de l'exécution d’une décision administrative lorsqu'il est fait état d’un moyen propre à créer un doute sérieux quant à sa légalité.
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article stipule que "Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation [...] le juge des référés [...] peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision [...] lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision." L'application de cet article conduit à des mesures provisoires en cas de doute sur la légalité d'une décision.
- Abrogation du décret : La décision a mentionné que, lors de l'instruction de la requête, le décret initial avait été abrogé, rendant ainsi "les conclusions de la requête [...] devenues sans objet". Cela signifie que les circonstances juridiques ayant conduit à la demande de suspension avaient fondamentalement changé, écartant la nécessité de traiter la demande dans ce contexte.
En conclusion, la décision illustre comment le principe de l'urgence et le doute quant à la légalité ne suffisent pas à justifier la suspension d'une décision lorsque celle-ci est remplacée par un décret ultérieur, rendant les demandes considérées non pertinentes.