Résumé de la décision
M. A... a demandé la suspension de l'exécution d'une décision de la présidente de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qui a refusé son admission en troisième année de licence de géographie. Il a argué de l'urgence de la situation, en raison de l'imminence de la rentrée universitaire et des conséquences néfastes d'une inscription tardive sur sa scolarité et son accès au marché du travail. De plus, il a souligné l'existence d'un doute sérieux sur la légalité de la décision contestée, notamment en raison d'un prétendu non-respect du principe du contradictoire, d'un manque de motivation, d'un détournement de pouvoir, et d'une méconnaissance des droits d'inscription prévus par le code de l'éducation. Toutefois, le juge des référés a rejeté sa requête, en raison de l'incompétence de cette juridiction pour traiter le litige et a ordonné que M. A... saisisse le tribunal administratif compétent.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision s'articulent autour des points suivants :
1. Inadéquation de la demande dans le cadre du Conseil d'État : Il a été établi qu'une demande de suspension d'une décision de refus d'admission à l'université ne relève pas de la compétence première et dernière du Conseil d'État, tel que l'indique l'article R. 311-1 du code de justice administrative.
- Citation : "Il est manifeste qu'une telle demande n'est pas susceptible de se rattacher à un litige dont il appartient au Conseil d'État de connaître en premier et dernier ressort."
2. La condition d'urgence : Bien que M. A... ait avancé des arguments d'urgence portant sur l'imminence de la rentrée universitaire, ceux-ci n'étaient pas suffisants pour établir la compétence du juge des référés du Conseil d'État.
- Citation : "Il appartient à M. A... de saisir le tribunal administratif compétent."
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs articles du code de justice administrative, en particulier :
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Ce texte précise que le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie. Toutefois, ce pouvoir est contraint par la législation sur la compétence.
- Citation : "Quand une décision administrative [...] fait l'objet d'une requête en annulation [...] le juge des référés [...] peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision [...] lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision."
- Code de justice administrative - Article R. 311-1 : Cet article détermine la compétence de la juridiction administrative, laissant entendre que le Conseil d'État ne peut pas examiner tous les types de litiges, notamment ceux liés à des décisions d'admission universitaire.
- Ce fondement légal établit clairement que le litige sur l'admission à une université n'appartient pas à la compétence du Conseil d'État en premier et dernier ressort, ce qui a conduit à la décision de rejet.
En résumé, bien que la situation présentée par M. A... puisse sembler urgente et le fond de ses demandes potentiellement légitime, les considérations relatives à la compétence juridique et à la structure des recours administratifs ont prévalu dans cette décision. Ce jugement rappelle l'importance de respecter la voie de recours appropriée pour traiter des litiges spécifiques relatifs aux institutions éducatives.