Résumé de la décision
Cette décision concerne M. et Mme A..., qui ont contesté des impositions fiscales relatives aux années 2005 et 2006, suite à la requalification de leur domicile fiscal par l'administration française. Le tribunal administratif de Toulon a d'abord rejeté leur demande de décharge. En appel, la cour administrative d'appel de Marseille a également rejeté leur appel. M. et Mme A... ont ensuite saisi le Conseil d'État pour annuler l'arrêt de la cour, arguant que cette décision avait été fondée sur une erreur de droit. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour d'appel, considérant que celle-ci avait erronément retenu que la résidence des enfants majeurs en France était un critère déterminant pour établir le foyer des parents. L'État a également été condamné à verser 3 000 euros à M. et Mme A... pour les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Domicile fiscal en France : Selon l'article 4 A du code général des impôts, "Les personnes qui ont en France leur domicile fiscal sont passibles de l'impôt sur le revenu en raison de l'ensemble de leurs revenus." La qualification d'un domicile fiscal repose sur des critères spécifiques, notamment le foyer et le séjour principal.
2. Critères alternatifs de domiciliation : L'article 4 B stipule que les personnes peuvent être considérées comme ayant leur domicile fiscal en France en fonction de plusieurs critères, notamment le lieu de leur foyer, le lieu de leur activité professionnelle, ou le centre de leurs intérêts économiques. Ces critères peuvent être évalués de manière indépendante.
3. Erreur de droit : La cour administrative d'appel a commis une erreur en considérant la résidence des enfants majeurs en France comme un indice primordiale pour établir le foyer des parents. Le Conseil d'État a souligné que cette approche ne tient pas compte de la réalité du foyer, qui se définit par le lieu où le contribuable habite normalement et où se situe son centre d’intérêts familiaux.
Interprétations et citations légales
La décision du Conseil d'État repose sur l'interprétation des dispositions du Code général des impôts, définissant les critères du domicile fiscal :
- CGI - Article 4 A : "Les personnes qui ont en France leur domicile fiscal sont passibles de l'impôt sur le revenu en raison de l'ensemble de leurs revenus." Cet article établit la règle générale sur la domiciliation fiscale.
- CGI - Article 4 B : "1. Sont considérées comme ayant leur domicile fiscal en France.../ a) Les personnes qui ont en France leur foyer ou le lieu de leur séjour principal." Cet article précise que le domicile fiscal peut être déterminé selon plusieurs critères qui sont alternatifs.
Le Conseil d'État a noté qu'« en retenant comme indice [...] le fait que leurs enfants majeurs résidaient en France, la cour administrative d’appel de Marseille a entaché son arrêt d’erreur de droit. » Cela souligne qu'il est essentiel de considérer le lieu réel de résidence des contribuables, et non des éléments connexes qui ne sont pas directement liés à la définition de leur foyer.
Ainsi, la cour administrative d'appel a mal appliqué les critères de détermination du domicile fiscal, conduisant à une annulation de sa décision.