Résumé de la décision
M. A... a racheté les parts de son père dans la SCP Pouret-Barret-A... et a demandé à bénéficier de l'exonération d'impôt sur le revenu prévue par l'article 44 quindecies du code général des impôts (CGI) pour les reprises d'entreprises dans les zones de revitalisation rurale. Après que sa demande ait été rejetée par l'administration fiscale et que le tribunal administratif de Limoges ait confirmé cette décision, M. A... a formé un pourvoi en cassation contre l'arrêt de la cour administrative d'appel de Bordeaux, qui a également rejeté son appel. La cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel, jugeant que M. A... pouvait légalement bénéficier de l'exonération en tant que repreneur d'entreprise.
Arguments pertinents
1. La cour de cassation a précisé que la reprise d'une entreprise, dans le cadre de l'article 44 quindecies du CGI, implique la direction effective d'une entreprise existante avec la volonté de maintenir sa pérennité. Elle rejette ainsi l'idée que le rachat de parts ne constituerait pas une reprise d'entreprise.
2. Concernant le cadre de l'exonération, la cour a également relevé que le rachat de la totalité des parts d'un associé par un nouvel associé doit être considéré comme une reprise d'entreprise individuelle, conférant droit à l'exonération d'impôt prévue.
> Citation : "La reprise d'entreprise ouvrant droit à l'exonération [...] s'entend de toute opération au terme de laquelle est reprise la direction effective d'une entreprise existante avec la volonté non équivoque de maintenir la pérennité de cette entreprise."
3. La décision indique également que pour bénéficier de l’exonération, certaines conditions doivent être respectées, notamment que la SCP ne compte pas plus de dix salariés, et les opérations d'exonération ne peuvent pas être effectuées au profit de proches du cédant.
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 44 quindecies :
- Cet article stipule que les entreprises créées ou reprises dans les zones de revitalisation rurale et qui répondent à certains critères peuvent être exonérées d'impôt sur le revenu ou d'impôt sur les sociétés pendant une période déterminée. Il précise que "la reprise s'entend de toute opération [...] avec la volonté non équivoque de maintenir la pérennité de cette entreprise".
2. La notion de "reprise" est essentielle pour l'application de l'exonération. La cour a clarifié que le rachat de l'intégralité des parts par un nouvel associé constitue une reprise au sens du CGI, un point mis en évidence par le recours aux travaux parlementaires et à la volonté législative.
3. Les exceptions prévues dans le II et le III de l'article 44 quindecies stipulent que l'exonération est conditionnée y compris par le nombre de salariés et l'absence de lien de parenté entre le cédant et le repreneur.
En conclusion, la décision de la cour de cassation souligne le droit de M. A... à bénéficier de l'exonération d'impôt, en clarifiant la notion de « reprise d'entreprise » et en affirmant que les conditions posées par la loi sont remplies dans son cas.