Résumé de la décision
La décision concerne le pourvoi de Mme A... B..., agent titulaire de la fonction publique territoriale, contestant un titre exécutoire émis par la commune de Ris-Orangis pour le recouvrement d'une allocation pour perte involontaire d'emploi qu'elle avait perçue après une révocation initiale de ses fonctions, suivie d'une substitution par une exclusion temporaire. La cour administrative d'appel de Versailles a annulé le jugement du tribunal administratif de Versailles qui avait annulé ce titre. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour en raison d'une erreur de droit, concluant que les exigences de notification de l'émetteur sur le titre de recettes n'avaient pas été suffisamment vérifiées.
Arguments pertinents
1. Exigences de notification : La cour a constaté que le bordereau de titre de recettes était signé, mais n'a pas vérifié si l'avis des sommes à payer adressé à Mme B... respectait les exigences stipulées par la loi. Cela viole les dispositions de l'article 4 de la loi n°2000-321 du 12 avril 2000, qui impose que le titre mentionne les "nom, prénoms et qualité" de l'émetteur. Le Conseil d'État conclut qu'il y a eu une "erreur de droit", nécessitant l'annulation de l'arrêt.
2. Charge des frais de justice : Le Conseil d'État a également statué qu’il incombait à la commune de Ris-Orangis de verser 3 000 euros à Mme B... en vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, car cette dernière n'était pas la partie perdante dans l'instance.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 1617-5 du code général des collectivités territoriales : Cet article précise que "le titre de recettes individuel ou un extrait du titre de recettes collectif est adressé aux redevables sous pli simple". Cela implique une formalité dans la délivrance de titres, qui doit être respectée pour assurer la légalité de la demande de paiement.
2. Loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 - Article 4 : "Le titre de recettes individuel ou l'extrait du titre de recettes collectif mentionne les nom, prénoms et qualité de la personne qui l'a émis ainsi que les voies et délais de recours." Cette exigence est cruciale pour garantir que le contribuable soit informé correctement de ses obligations.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Prévoit que "les frais exposés par une partie dans une instance sont à la charge de la partie perdante". Dans ce cas, cela signifie que la commune de Ris-Orangis, en ayant perdu l'instance, devait rembourser les frais engagés par Mme B... .
En conclusion, la décision du Conseil d'État illustre l'importance des exigences formelles dans le cadre de la gestion des titres de recettes, ainsi que la protection des droits des agents publics face aux décisions des collectivités territoriales.