Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A..., associé principal et gérant de la société SARL Ditis, conteste un arrêt de la cour administrative d'appel de Versailles qui a rejeté sa demande de décharge de suppléments d'impôt sur le revenu et de contributions sociales pour les années 2010 à 2012. L'administration fiscale a considéré que M. A... avait bénéficié de revenus réputés distribués correspondant à des dépenses de la société dont la déductibilité avait été remise en cause. Le Conseil d'État, après avoir examiné les arguments de M. A..., a rejeté son pourvoi, confirmant la décision de la cour d'appel et considérant que l'administration avait correctement justifié les redressements.
Arguments pertinents
Le Conseil d'État a fondé sa décision sur plusieurs points juridiques clés :
1. Droit à un débat avec le supérieur hiérarchique : La charte des droits et obligations du contribuable vérifié assure la garantie d'un débat entre le contribuable et le vérificateur. Le Conseil a décidé qu’il n'y avait pas eu violation de ce droit, M. A... n'ayant pas été lésé malgré l'implication du supérieur hiérarchique dans les documents signés.
Citation pertinente : "La cour administrative d'appel n'a, par suite et en tout état de cause, pas commis d'erreur de droit en jugeant que M. A... n'avait pas été privé de la garantie prévue par les dispositions de la charte..."
2. Preuve des revenus distribués : Selon le Code général des impôts, la charge de la preuve incombe à l'administration fiscale concernant les revenus assimilés à des distributions.
Citation pertinente : "En cas de refus des propositions de rectifications par le contribuable... il incombe à l'administration d'apporter la preuve que celui-ci en a effectivement disposé..."
3. Appréciation des dépenses : La cour a valablement établi que les dépenses litigieuses avaient profité à M. A..., jugeant que l'administration avait correctement prouvé la distribution de ces montants.
Citation pertinente : "En se fondant, pour regarder comme justifiée l'application de la majoration de 40 %... sur la circonstance que l'administration faisait valoir, sans être sérieusement contredite..."
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État a fait référence à plusieurs textes de loi en lien avec sa décision :
- Code général des impôts - Article 109 : Cet article précise ce qui est considéré comme revenus distribués. M. A... a été jugé avoir bénéficié de ces revenus dans le cadre des dépenses de la société.
Citation : "Sont considérés comme revenus distribués : / 1° Tous les bénéfices ou produits qui ne sont pas mis en réserve ou incorporés au capital..."
- Code général des impôts - Article 111 : Détails des types de revenus distribués, incluant les rémunérations occultes. Cela a été central pour établir que M. A... avait bien disposé des fonds mentionnés.
Citation : "Sont notamment considérés comme revenus distribués : (...) c. Les rémunérations et avantages occultes..."
- Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article régit les dépens et indique qu'aucune somme ne peut être mise à la charge de l'Etat, qui n'est pas perdant dans l'affaire.
Citation : "Les dispositions de l'article L. 761-1... font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de l'Etat qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante."
En résumé, le Conseil d'État a rejeté le pourvoi de M. A... pour des raisons de preuves établies, respect des procédures de vérification fiscale, et appropriée application des articles du code général des impôts, tout en confirmant que l'État n'était pas la partie perdante dans cette affaire.