Résumé de la décision
La décision concerne M. A... D..., un candidat qui a été déclaré inéligible pour une durée de quatre mois en raison du dépôt tardif de son compte de campagne pour les élections. Malgré la bonne foi de M. D... et son expérience en matière électorale, le tribunal administratif de Montreuil a confirmé que le dépôt de son compte de campagne ne respectait pas le délai imparti par le Code électoral. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a constaté ce manquement et a saisi le juge de l'élection, qui a prononcé l'inéligibilité de M. D....
Arguments pertinents
1. Dépôt tardif du compte de campagne : Le tribunal a constaté que le document déposé par M. D... le 1er février 2019 ne constituait pas le compte de campagne requis, ce qui a justifié la décision de la Commission nationale des comptes de campagne de le considérer comme un dépôt tardif. La décision souligne que "c'est à bon droit que la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a constaté le dépôt tardif du compte de campagne de M. D...".
2. Nature impérative du délai : Le tribunal a affirmé que le manquement à l'obligation de déposer un compte de campagne est constitué à la date d'expiration du délai imparti, qui est impératif et ne peut être prorogé. Il a précisé que "la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques est tenue, lorsqu'elle constate qu'un candidat n'a pas déposé son compte de campagne dans ce délai, de saisir le juge de l'élection".
3. Absence de justification pour le manquement : Bien que M. D... ait agi de bonne foi et ait tenté de corriger son erreur en déposant un compte de campagne le 8 février 2019, le tribunal a jugé que cela ne justifiait pas le manquement à l'obligation de dépôt dans le délai imparti. Le tribunal a noté que "la bonne foi n'est pas en cause", mais que cela ne suffisait pas à excuser le non-respect de la règle.
Interprétations et citations légales
1. Délai de dépôt : L'article L. 52-12 du Code électoral stipule que "chaque candidat [...] dépose à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques son compte de campagne [...] au plus tard avant 18 heures le dixième vendredi suivant le premier tour de scrutin". Cette disposition établit un délai strict qui ne peut être prorogé, ce qui a été un point central dans la décision.
2. Inéligibilité : L'article L. 118-3 du Code électoral précise que "le juge de l'élection peut prononcer l'inéligibilité du candidat [...] qui n'a pas déposé son compte de campagne dans les conditions et le délai prescrits". Cela souligne le pouvoir du juge de l'élection de déclarer un candidat inéligible en cas de non-respect des obligations de dépôt, indépendamment des circonstances atténuantes.
3. Nature substantielle de l'obligation : Le tribunal a souligné que le non-respect de l'obligation de dépôt constitue une méconnaissance d'une règle substantielle, et que "ni l'erreur qu'il aurait commise dans le décompte de ce délai ni l'inexpérience de son mandataire financier ne peuvent justifier" ce manquement. Cela met en lumière l'importance de la rigueur dans le respect des règles électorales.
En conclusion, la décision réaffirme l'importance du respect des délais dans le cadre des obligations électorales, et souligne que la bonne foi ou l'inexpérience ne peuvent pas servir de justification pour des manquements à des règles impératives.