Résumé de la décision
La décision rendue par la cour administrative d’appel concerne le pourvoi de Mme B... A... contre une ordonnance du président de la cour administrative d'appel de Douai. Mme A... avait demandé l'annulation d'un arrêté du maire de Houdain relatif à la réduction de son indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires. Le tribunal administratif de Lille avait, par erreur, donné acte de son désistement sans respecter la procédure correcte prévue par le code de justice administrative. La cour a annulé l'ordonnance impugnée et renvoyé l'affaire pour instruction, tout en accordant à Mme A... une somme de 3 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit dans le traitement du désistement : La cour souligne que le président de la cour d'appel n'aurait pas dû se fonder sur l'acte du tribunal administratif qui avait été annulé. En effet, "l'annulation par le juge d'appel... d'une ordonnance donnant acte au requérant... fait disparaître l'acte pris par le premier juge". Cela implique que la procédure de désistement n’a pas été menée correctement.
2. Obligation d’inviter le requérant à confirmer ses conclusions : Conformément à l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative, “le président de la formation de jugement... peut inviter le requérant à confirmer expressément le maintien de ses conclusions.” La cour a pointé que le juge d'appel aurait dû proposer cette confirmation à Mme A..., et non se baser sur une demande qui n'était plus valide.
Interprétations et citations légales
La décision repose principalement sur l'interprétation des dispositions du Code de justice administrative. En particulier, l'article R. 612-5-1 précise les modalités de désistement d’une requête :
- Code de justice administrative - Article R. 612-5-1 : "Lorsque l'état du dossier permet de s'interroger sur l'intérêt que la requête conserve pour son auteur, le président de la formation de jugement... peut inviter le requérant à confirmer expressément le maintien de ses conclusions."
La cour a reconnu qu’il existe une obligation légale pour le juge de veiller à ce que le requérant puisse effectivement maintenir sa demande si les conditions d'une telle confirmation s'appliquent. De plus, lorsque l'ordonnance initiale a été annulée, cela a créé une lacune qui aurait dû être comblée par une nouvelle invitation à confirmer, soulignant l'importance d'une procédure stricte pour éviter les désistements non intentionnels et protéger les droits des parties.
Enfin, les conséquences de cette décision quant à la somme de 3 000 euros, accordée à Mme A... au titre des dispositions de l’article L. 761-1, témoignent également de la reconnaissance par la cour des droits des requérants à obtenir réparation des frais engagés lors des procédures judiciaires.