Résumé de la décision
M. A...B..., ancien mécanicien sauveteur secouriste au sein du groupement d'hélicoptères de la sécurité civile, a contesté une décision du ministre de l'intérieur qui refusait de l'indemniser pour 485 jours de repos compensateurs accumulés avant le 6 décembre 1994. Après qu'un jugement du tribunal administratif a condamné l'État à l'indemniser pour des préjudices matériels et moraux, M. B... a fait appel, mais la cour administrative d'appel a seulement accordé 5 000 euros pour le préjudice moral, rejetant le surplus de sa demande. M. B... s'est pourvu en cassation. La décision finale a rejeté son pourvoi, considérant qu'il n'existe pas de base législative ou réglementaire pour l'indemnisation des jours de repos non pris.
Arguments pertinents
1. Absence de base légale pour l'indemnisation : La cour a justifié son rejet en affirmant que "aucune disposition législative ou réglementaire n'a prévu l'indemnisation des jours de repos compensateurs non pris". Par conséquent, M. B... ne pouvait pas revendiquer de compensation sur le fondement d'une perte de revenu.
2. Appréciation souveraine des faits : La cour a exercé son pouvoir d’appréciation en fixant le montant de l’indemnité pour préjudice moral à 5 000 euros, sans dénaturer les faits du dossier. "La cour administrative d'appel, qui a suffisamment motivé son arrêt, s'est livrée à une appréciation souveraine des pièces du dossier".
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit la possibilité de condamner l'État à verser une somme au titre des frais exposés et non remboursés par la partie qui perd le procès. Toutefois, dans cette affaire, la demande de M. B... au titre de cet article a également été rejetée, indiquant que ses prétentions n'étaient pas justifiées par l'indemnisation portée au débat.
2. Droit à l'indemnisation des préjudices : La décision souligne que le droit à l'indemnisation du préjudice découle d'une base légale précise. La référence à l'absence de dispositions en faveur de l'indemnisation des jours de repos non pris supporte l'idée que le droit administratif ne reconnaît pas automatiquement des droits à indemnisation en l'absence de textes clairs.
En conclusion, la décision maintient qu'en l'absence de fondement juridique suffisant pour l'indemnisation des jours de repos compensateurs perdus, la demande de M. B... doit être rejetée. La cour s'est également assurée que l'indemnité accordée pour le préjudice moral était proportionnelle et justifiée par les éléments du dossier.