Résumé de la décision
Madame B... a introduit un pourvoi en cassation contre une ordonnance du 2 août 2018, par laquelle le juge des référés du tribunal administratif de Lyon a rejeté sa demande de suspension de la décision du 26 juin 2018. Cette dernière annulait tous ses résultats au baccalauréat professionnel de 2018 en raison d'une fraude commise lors d'une épreuve. Le Conseil d'État a finalement rejeté le pourvoi de Mme B..., confirmant ainsi la décision de l'administration.
Arguments pertinents
1. Urgence et doute sérieux : Selon l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsqu'il y a un "doute sérieux quant à la légalité de la décision" et que l'urgence le justifie. Dans ce cas, le juge a estimé qu'il n'existait pas de doute sérieux sur la légalité de la décision d'annulation des résultats, malgré les contestations de Mme B....
2. Application de l'article D. 811-174 : La décision du 26 juin 2018 a été prise sur le fondement de l'article D. 811-174 du Code rural et de la pêche maritime, qui stipule que toute fraude lors d'un examen entraîne l'annulation de celui-ci. Le tribunal a confirmé que la fraude dont Mme B... était accusée était suffisamment pertinente pour justifier l'annulation des résultats du baccalauréat, y compris ceux du contrôle continu.
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Ce texte précise que "Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation... le juge des référés... peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision...". L'interprétation de cet article met en lumière la nécessité d’un "doute sérieux" à l'égard de la légalité d'une décision pour qu'une suspension soit envisagée.
- Code rural et de la pêche maritime - Article D. 811-174 : Cet article stipule que "toute fraude ou tentative de fraude... entraîne pour son auteur l'annulation de l'examen ou du concours". Ici, l'accent est mis sur la portée de la fraude dans le cadre d'examens réglementés. Le Conseil d'État a confirmé que Madame B... ne pouvait pas échapper à l'effet de son acte frauduleux, ce qui a été déterminant pour le rejet de son pourvoi.
Les juges ont en outre constaté que la décision prise sur recours administratif préalable obligatoire n'avait pas substitué la décision contestée. Cela remet en question la présomption d'une germe d'illégalité qui pourrait éventuellement concerner les autres résultats, renforçant ainsi la conclusion portant sur la légitimité de la décision initiale.
En somme, la décision du Conseil d'État valide l'application stricte des normes établies par le Code rural et traduit l'importance accordée à l'intégrité des examens, tout en soulignant que la fraude, qu'elle soit avérée ou supposée, entraîne des conséquences sévères.