Résumé de la décision
M. A..., étudiant en Master 2 à l'université Paris-Dauphine, a vu sa demande de délivrance de diplôme rejetée par le jury d'admission en janvier 2018. Il a saisi le juge des référés pour obtenir la suspension de cette décision, prétendant que l'université n'avait pas organisé certains examens de rattrapage. Le juge des référés a rejeté sa demande au motif qu'aucun doute sérieux quant à la légalité de la décision n’était établi, ce que M. A... a contesté en se pourvoyant en cassation. La Cour a finalement confirmé la décision du juge des référés, rejetant le pourvoi de M. A... ainsi que ses conclusions au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Sur l'absence d'examens de rattrapage : Le juge des référés a constaté que M. A... n'avait pas établi que l'université avait omis d’organiser des examens de rattrapage. Il a relevé que ceux-ci devaient être expressément demandés par l'étudiant et que M. A... n'avait pas formulé cette demande. Ce constat a conduit à la conclusion que ce moyen n'était pas de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision contestée.
> "l'absence d'organisation de ces examens de rattrapage n'était pas établie"
2. Sur la régularité de la délibération : Concernant la régularité de la délibération du jury, le juge a affirmé que la présence de signatures électroniques sur la délibération ne soulevait pas de doute sur la légalité de la décision, ce qui renforce l'idée qu’aucune norme n’avait été violée.
> "la présence, sur la copie de la délibération [...] de signatures reproduites par voie électronique, n'était pas de nature à créer un doute sérieux"
3. Sur la manifestité de l'irrecevabilité de la demande : Le juge des référés a jugé que, compte tenu des deux moyens soulevés, la demande de M. A... était manifestement infondée, ce qui justifiait un rejet sans instruction supplémentaire, conformément à l'article L. 522-3 du code de justice administrative.
> "il était manifeste, au vu des deux moyens ainsi soulevés [...] que la demande de M. A... n'était pas fondée"
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du code de justice administrative : Cet article permet au juge de suspendre l'exécution d'une décision publique lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe des raisons sérieuses de douter de la légalité de la décision.
> "Quand une décision administrative [...] fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés [...] peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer [...] un doute sérieux quant à la légalité de la décision"
2. Article L. 522-3 du code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés de rejeter une demande sans instruction si celle-ci est manifestement infondée, ce qui a été appliqué dans cette affaire étant donné les arguments peu convaincants de M. A...
> "Lorsque la demande ne présente pas un caractère d'urgence ou [...] qu'elle est mal fondée, le juge des référés peut la rejeter par une ordonnance motivée sans qu'il y ait lieu d'appliquer [...]"
3. Conséquences : Les conclusions de M. A... sur le fondement de l'article L. 761-1 sont également a été rejetées, car elles étaient liées à une demande qui a été jugée infondée.
> "le pourvoi de M. A... doit être rejeté, y compris, par voie de conséquence, ses conclusions présentées au titre de l'article L. 761-1"
Cette décision illustre l’importance de la rigueur dans la documentation et la formalisation des demandes académiques, ainsi que l’application stricte des règles procédurales dans le contentieux administratif.