Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A..., salariée protégée, conteste une décision d'autorisation de licenciement prise par l'inspecteur du travail qui a été initialement retirée et ensuite autorisée. Après que le ministre du travail ait annulé cette décision autorisant le licenciement, la cour administrative d'appel a rejeté l'appel de Mme A..., arguant que le ministre n'avait pas à examiner la demande de licenciement. Le Conseil d'État, dans son arrêt du 26 juin 2018, a annulé l'arrêt de la cour administrative d'appel, concluant qu'elle avait commis une erreur de droit en ne considérant pas la légalité de la décision de licenciement.
Arguments pertinents
1. Légitimité de l'Examen du Ministre
Le Conseil d'État souligne que « il appartient au ministre du travail, saisi d'un recours hiérarchique, de statuer d'abord sur la légalité de la décision litigieuse » concernant le licenciement de Mme A... Ainsi, le ministre doit examiner la décision du retrait d’autorisation.
2. Erreurs de droit
La cour administrative d'appel a jugé que la décision du ministre ne nécessitait pas d'examen, ce qui constitue une « erreur de droit ». En se fondant sur le fait que l'annulation de la décision de l'inspecteur n'avait pas fait revivre la décision de rejet antérieure, la cour a omis de reconnaître que le ministre a un devoir d'examen lors d'une annulation.
Interprétations et citations légales
L'interprétation des différents articles de loi se révèle cruciale dans cette décision :
1. Code du travail
Selon le Code du travail, le licenciement d'un salarié protégé nécessite une autorisation préalablement accordée par l'inspecteur du travail. En l'espèce, la décision originale de refus d'autorisation est celle qui crée des droits pour la salariée protégée, ce qui souligne l'importance d'examiner la légalité de cette décision lorsqu'elle est remise en question.
2. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991
Cette loi traite des conditions d'accès à l'aide juridictionnelle et de la prise en charge des honoraires d'avocat, en vertu de ses dispositions, la cour a décidé d’allouer des frais à la SCP Thouvenin, Coudray et Grevy.
3. Code de justice administrative
L’article L. 761-1 stipule que « la justice administrative peut, dans les cas où elle le juge équitable, condamner l'État à payer une somme au titre des frais exposés par une partie ». À la lumière de cet article, le Conseil d'État a statué en faveur du versement d’un montant à l’avocate de Mme A... pour les frais de justice.
En conclusion, cette décision du Conseil d'État éclaire les obligations procédurales du ministre et l'importance de préserver les droits des salariés protégés face à une autorisation de licenciement. Le jugement insiste sur le respect des procédures administratives tout en protégeant les droits des employés dans le cadre légal.