Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi en cassation formé par M. A..., professeur des universités en biologie végétale à l'université de Bourgogne, contre un jugement du tribunal administratif de Dijon du 28 décembre 2017, qui avait rejeté sa demande d'indemnisation pour préjudice moral suite au refus d'accueillir une étudiante préparant une thèse dans le cadre d'un stage. Le Conseil d'État a annulé ce jugement, estimant que le tribunal administratif s'était trompé sur la nature des conclusions présentées, qui n'étaient pas uniquement dirigées contre la décision de refus mais aussi fondées sur la méconnaissance de dispositions contractuelles et statutaires. L'affaire a été renvoyée au tribunal administratif pour un nouvel examen.
Arguments pertinents
1. Mesure d'ordre intérieur et recevabilité des conclusions : Le tribunal a initialement jugé que les conclusions de M. A... visant à contester la décision de refus du 17 mai 2016 n'étaient pas recevables car consistant en une mesure d'ordre intérieur, insusceptible de recours pour excès de pouvoir. Cependant, le Conseil d'État a noté que M. A... n'avait pas demandé l'annulation de cette décision mais avait soulevé des arguments juridiques qui impliquaient également la violation de la convention conclue avec l'université.
> "Le tribunal administratif [...] s'est mépris sur la portée des conclusions et des moyens dont il était saisi."
2. Rejet des demandes d'indemnité : Bien que le jugement de première instance ait été annulé, le Conseil d'État a précisé que les conclusions d'indemnisation de M. A... ne pouvaient être acceptées en l'état, car elles reposaient sur une présumée illégalité de la décision contestée. Cela a conduit au rejet des demandes au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
> "En l'espèce, dans les circonstances, il n'y a pas lieu de faire droit aux conclusions présentées par M. A... au titre de l'article L. 761-1."
Interprétations et citations légales
Les différences d'interprétation des textes de loi appliqués dans cette décision tournent autour de la distinction entre les mesures d'ordre intérieur et les recours pour excès de pouvoir, ainsi que la reconnaissance de la légitimité des demandes d'indemnisation fondées sur des prétendues violations de conventions et statuts.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article régit les frais de justice et indique que les parties perdantes dans une instance peuvent être condamnées à rembourser les frais exposés par les parties gagnantes. Dans cette affaire, le Conseil d'État a précisé que M. A..., bien qu'il ait vu son jugement annulé, n’était pas la partie perdante.
> "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'une somme soit mise à la charge de M. A... qui n'est pas, dans la présente, la partie perdante."
En conclusion, le Conseil d'État a reconnu l'erreur de qualification du tribunal administratif de Dijon et a réaffirmé le cadre légal concernant les recours fondés sur des décisions administratives, tout en rejetant les demandes d'indemnisation en l'état actuel de l'affaire. Le renvoi de l'affaire au tribunal administratif permettra d'examiner plus en détail les arguments juridiques avancés par M. A... concernant les stipulations contractuelles et les statuts de l'université.