Résumé de la décision :
Dans cette affaire, la Cour Administrative d'appel de Lyon a annulé les articles 2, 3 et 4 de son arrêté du 12 mars 2020 concernant Mme A... B..., une résidente française qui avait été assujettie à l'impôt français sur une plus-value résultant de la cession de parts d'une société dont l'actif était principalement composé de biens immobiliers situés au Brésil. La cour avait injustement considéré que la convention entre la France et le Brésil excluait toute imposition en France des gains réalisés par Mme A... B..., ce qui a conduit le ministre de l'économie à demander l'annulation de la décision. L'affaire est renvoyée à la cour d'appel pour réexamen.
Arguments pertinents :
1. Application du droit fiscal international : L'article 4 A du Code général des impôts stipule que les personnes ayant leur domicile fiscal en France sont assujetties à l'impôt sur l'ensemble de leurs revenus. Les stipulations de la convention franco-brésilienne précisent que les gains issus de l'aliénation de parts dans une société dont l'actif est principalement immobilier sont imposables dans l'Etat où ces biens sont situés, mais cela n'exclut pas une imposition complémentaire dans l'Etat de résidence du contribuable.
2. Nature cumulative de l'imposition : La cour administrative d'appel a erronément interprété les modalités d'imposition des gain dans le cadre de la convention en concluant que seule l'imposition par l'Etat où les biens sont localisés était possible. Il a été spécifié que, selon l'article 13 de la convention, ces gains peuvent également être soumis à l'impôt dans le pays de résidence du contribuable.
Interprétations et citations légales :
1. Définition du résident fiscal : Selon la convention Franco-brésilienne (article 4) "l'expression ' résident d'un Etat contractant ' désigne toute personne qui, en vertu de la législation dudit Etat contractant, est assujettie à l'impôt dans cet Etat, en raison de son domicile, de sa résidence [ou] de tout autre critère de nature analogue." Cela confirme que les résidents fiscaux peuvent être imposés dans les deux Etats sur la base de leurs revenus, y compris les gains immobiliers.
2. Imposition des plus-values : L'article 13 de la convention précise que les gains provenant de l'aliénation de biens immobiliers ou de parts de sociétés en possédant principalement doivent être imposés dans l'Etat où ces biens sont situés. Il est souligné qu' "en prévoyant que ces gains sont imposables dans l'Etat où les biens sont situés, les stipulations précitées de l’article 13 n’excluent pas la possibilité pour l’Etat dont le contribuable est résident d’imposer également ces gains."
3. Règles de double imposition : Selon l'article 22 de la convention, "La double imposition est évitée de la façon suivante : [L'Etat de résidence accorde un crédit d'impôt pour l'impôt payé dans l'autre Etat]". Cela illustre le principe que les contribuables peuvent être tributaire dans leur pays de résidence tout en ayant droit à des crédits d’impôt pour réduit la double imposition.
En somme, la décision met en évidence les complexités du droit fiscal international et la nécessité d'une interprétation précise des conventions fiscales pour éviter les erreurs dans l'imposition des contribuables croisés entre les deux pays.