Résumé de la décision
L'université de Strasbourg conteste la décision du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) rendue le 27 novembre 2019, qui a prononcé la relaxe de Mme D..., une maître de conférences, après qu'une sanction disciplinaire (interdiction d'exercer pendant trois ans avec privation de moitié de traitement) ait été infligée par le conseil académique de l'université le 11 octobre 2018. Le Conseil d'État a annulé la décision du CNESER, considérant qu'elle avait méconnu son office en ne répondant pas aux moyens soulevés par Mme D... et en ne faisant pas état d'une annulation de la décision de première instance, tout en renvoyant l'affaire au CNESER pour un nouveau jugement.
Arguments pertinents
1. Insuffisante Motivation: Le CNESER ne s'est pas approprié les arguments présentés par Mme D..., ce qui constitue une irrégularité. Le Conseil d'État a affirmé : « Les décisions du CNESER doivent viser et analyser les conclusions ainsi que les moyens des parties, sauf à répondre expressément dans leurs motifs aux moyens contenus dans les mémoires. ».
2. Effet dévolutif de l’appel: Même si le juge d'appel n'est pas juge du fond, il doit annuler la décision de première instance s'il en modifie le dispositif. Or, le CNESER a relaxé Mme D... sans annuler la sanction initiale, ce qui a conduit à une discordance : « le CNESER, statuant en matière disciplinaire, a, ce faisant, méconnu son office. ».
Interprétations et citations légales
- Code de l'éducation: Ce code régit les décisions incendiaires de l'enseignement supérieur. Il n'est pas cité spécifiquement, mais le cadre législatif applicable à la procédure disciplinaire est sous-jacent à l'évaluation des décisions du CNESER.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1: Cet article stipule que la partie perdante peut être condamné à payer une somme au titre des frais exposés. Dans cette instance, le Conseil d'État a constaté que l'université de Strasbourg n'était pas la partie perdante, d'où le rejet de la demande à ce titre : « Il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de Mme D... la somme que l'université de Strasbourg demande... ».
Cette décision souligne l'importance de la motivation des actes administratifs dans le domaine disciplinaire et rappelle que le juge d'appel doit exercer son rôle de manière rigoureuse et exhaustive.