Résumé de la décision
La décision concerne le pourvoi de M. B... contre la décision du 6 juin 2018 de la chambre disciplinaire nationale de l'ordre des chirurgiens-dentistes, qui lui interdit d'exercer la médecine pendant un mois. Le Conseil d'État a ordonné un sursis à exécution de cette décision, considérant qu'elle pourrait entraîner des conséquences difficilement réparables pour M. B..., et que les moyens juridiques qu'il invoque semblent sérieux et pourraient justifier l'infirmation de la décision des juges du fond.
Arguments pertinents
1. Conséquences difficilement réparables : La décision de la chambre disciplinaire imposant un mois d'interdiction d'exercer pourrait causer à M. B... des préjudices substantiels, ce qui justifie le sursis à exécution. Le Conseil d'État souligne que des effets négatifs à long terme sont possibles en raison de cette suspension.
2. Erreur de droit : Le Conseil d'État relève que le moyen invoqué par M. B... portant sur une potentielle erreur de droit de la décision du 6 juin 2018 est sérieux. En effet, cette décision se fonde sur une méconnaissance des dispositions de l'article R. 4113-2 du code de la santé publique concernant l'obligation de mention sur le site internet dédié à l'exercice de sa profession. Cela pourrait impliquer que la décision de la chambre disciplinaire reposait sur une interprétation contestable des obligations réglementaires.
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article R. 821-5 : Cet article permet à une formation de jugement, à la demande de l'auteur du pourvoi, d'ordonner un sursis à l'exécution d'une décision rendue en dernier ressort si celle-ci risque d'engendrer des conséquences difficiles à réparer et si les moyens invoqués paraissent sérieux. Il est ici interprété comme une protection des droits de ceux qui contestent des mesures disciplinaires ayant des impacts gravement négatifs sur leur profession.
- Code de la santé publique - Article R. 4113-2 : Cet article impose à tout professionnel de santé d'informer le public de son statut professionnel, notamment par la mention de son site internet. La décision de la chambre disciplinaire, qui repose sur l'absence de mention de la société d'exercice libéral de M. B..., est remise en question au regard des arguments présentés, notamment les limites d'une sanction fondée exclusivement sur l'interprétation stricte de cet article. Cela soulève une question d'application des normes édictées, impliquant la nécessité d'examiner le contexte et la bonne foi des praticiens.
En somme, le Conseil d'État, en ordonnant le sursis à exécution, semble poser les bases d'un examen plus approfondi des obligations réglementaires des praticiens et des conséquences que leur non-respect peut engendrer sur leur carrière et sur le fonctionnement général des professions de santé.