Résumé de la décision :
La cour administrative d'appel de Bordeaux a examiné un appel formé par Me B... et a décidé d'annuler partiellement un arrêt du 18 décembre 2017, qui l'obligeait à verser une somme à M.C... au titre des frais de justice. L'appel de Me B... a été rejeté, mais la cour a reconnu un vice de procédure, en considérant que le mémoire de M.C... demandant une somme de 3 000 euros n'avait pas été communiqué à Me B... Ce manque de communication a conduit à l'annulation de l'article 3 de l'arrêt précité, tout en maintenant l'obligation de Me B... de verser une somme de 1 500 euros à M.C... pour les frais nécessaires à la procédure.
Arguments pertinents :
1. Sur le respect du droit à un procès équitable : La cour souligne que le défaut de communication du mémoire de M.C... constitue une irrégularité qui justifie l'annulation de l'article 3 de l'arrêt contesté. En effet, le droit à un procès équitable inclut le droit de chaque partie d'être informée des écritures adverses.
2. Sur la mise à charge des frais : En vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la cour a mis à charge de Me B... une somme de 1 500 euros, soulignant que cette disposition est destinée à compenser les frais exposés par la partie gagnante. La cour précise que « les mêmes dispositions de l'article L. 761-1 [...] font obstacle à ce que soit mis à la charge de l'État, qui n'est pas la partie perdante, la somme demandée à ce titre ».
Interprétations et citations légales :
L'article L. 761-1 du code de justice administrative prévoit que « dans les litiges où les parties sont représentées par un avocat, le juge peut mettre à la charge de la partie perdante le paiement d'une somme au titre des frais exposés ». L'interprétation de cette disposition par le juge souligne la prépondérance du respect des droits procéduraux et l’équité dans l’allocation des frais de justice.
De plus, l'article L. 821-2 du même code mentionne que « la cour statue sur l'ensemble des conclusions présentées par les parties », ce qui renforce l'idée que chaque partie doit être informée des arguments et des demandes de l'autre pour permettre une défense adéquate. C'est cette règle qui a motivé la cour à annuler une portion de l'arrêt pour vice de procédure, illustrant ainsi le principe de la contradiction en justice.
En somme, la décision permet de rappeler l'importance de la communication orchestrée entre les parties au procès, et d'ancrer la pratique juridique dans le respect des droits fondamentaux des justiciables.