Résumé de la décision
La décision concerne une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par le Conseil national des barreaux, qui contestait la conformité à la Constitution des dispositions de l'article L. 733-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Ces dispositions permettent l'utilisation de moyens de communication audiovisuelle pour les audiences, ce qui, selon le requérant, porterait atteinte aux droits de la défense et au droit à un procès équitable. Le Conseil d'État a jugé que la question n'était pas recevable car les dispositions contestées avaient déjà été déclarées conformes à la Constitution par le Conseil constitutionnel dans sa décision n° 2018-770 DC, sans qu'aucun changement de circonstances ne justifie un nouvel examen. Par conséquent, il n'y a pas lieu de renvoyer la question au Conseil constitutionnel.
Arguments pertinents
1. Applicabilité et conformité des dispositions : Le Conseil d'État a rappelé que, selon l'article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958, une QPC ne peut être soulevée que si la disposition contestée est applicable au litige, n'a pas déjà été déclarée conforme à la Constitution, et si la question est nouvelle ou présente un caractère sérieux. En l'espèce, les dispositions de l'article L. 733-1 avaient déjà été validées par le Conseil constitutionnel, ce qui rendait la QPC irrecevable.
2. Absence de changement de circonstances : Le Conseil d'État a constaté qu'aucun changement de circonstances n'était survenu depuis la décision de 2018 qui justifierait un nouvel examen de la conformité des dispositions contestées. Cela souligne l'importance de la stabilité des décisions constitutionnelles et la nécessité de démontrer un changement significatif pour rouvrir le débat.
Interprétations et citations légales
1. Article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 : Cet article stipule que "le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé (...) à l'occasion d'une instance devant le Conseil d'Etat". Cela établit le cadre dans lequel une QPC peut être soulevée, en insistant sur la nécessité de la nouveauté et de la pertinence de la question.
2. Article L. 733-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Ce texte précise les conditions dans lesquelles les audiences peuvent être tenues par des moyens de communication audiovisuelle, en garantissant la confidentialité et les droits des intéressés. Le Conseil d'État a noté que ces dispositions avaient été validées par le Conseil constitutionnel dans sa décision n° 2018-770 DC, ce qui renforce l'idée que les droits de la défense sont respectés dans le cadre de ces procédures.
En conclusion, la décision du Conseil d'État souligne l'importance de la stabilité des décisions constitutionnelles et la rigueur des conditions nécessaires pour soulever une QPC, tout en affirmant que les dispositions contestées respectent les droits fondamentaux garantis par la Constitution.