Résumé de la décision :
M. B... a demandé l'annulation pour excès de pouvoir de l'article R. 4113-1 du code de la santé publique, lequel interdit aux médecins d'exercer à la fois au sein d'une société d'exercice libéral et à titre individuel ou au sein d'une société civile professionnelle. Il a également demandé l'annulation de la décision implicite du Premier ministre qui a rejeté sa demande d'abrogation de cet article. Le tribunal a rejeté sa requête, estimant que l'article en question n'était pas entaché d'incompétence et n'entravait pas de manière disproportionnée la liberté d'entreprendre des médecins.Arguments pertinents :
1. Incompétence : Le tribunal a jugé que les dispositions de l'article R. 4113-1 du code de la santé publique étaient conformes à la loi n° 90-1258 du 31 décembre 1990, qui habilite le pouvoir réglementaire à interdire aux médecins d'exercer simultanément dans différentes structures. La cour a ainsi déclaré : "par suite, M. B... n'est pas fondé à soutenir que les dispositions de l'article R. 4113-1 du code de la santé publique sont entachées d'incompétence".2. Liberté d'entreprendre : Le tribunal a considéré que l'interdiction de cumul d'exercice professionnel visait à protéger l'indépendance des médecins et ne portait pas une atteinte disproportionnée à leur liberté d'entreprendre. Il a précisé que "en rendant applicable aux médecins libéraux […] cette interdiction de cumul, le pouvoir réglementaire n'a […] pas porté à la liberté d'entreprendre des médecins une atteinte disproportionnée".
3. Principe d'égalité : Le tribunal a jugé que la non-application de l'interdiction de cumul à d'autres professions n'affecte pas la légitimité de son application aux médecins, affirmant : "que la circonstance que d'autres professions […] ne se seraient pas vu appliquer l'interdiction […] est sans incidence sur l'application de cette interdiction à la profession de médecin".
Interprétations et citations légales :
1. Loi n° 90-1258 du 31 décembre 1990 : Cette loi encadre l'exercice des professions libérales sous forme de sociétés et habilite le pouvoir réglementaire à édicter des restrictions. Son troisième alinéa précise que des décrets peuvent interdire à un associé d'exercer sa profession dans plusieurs structures.2. Code de la santé publique - Article R. 4113-1 : Cet article établit l'interdiction pour les médecins de cumuler des exercices professionnels : "Un associé ne peut exercer la profession de médecin qu'au sein d'une seule société d'exercice libéral". Cela s'inscrit dans une volonté de garantir l'indépendance professionnelle et d'éviter la captation de clientèle.
Ces éléments montrent que le tribunal s’appuie sur des principes de réglementation en matière de professions libérales, soutenus par des textes législatifs, pour justifier la décision de rejet de la demande de M. B.....