Résumé de la décision :
Dans cette affaire, M. A... et la SELARL Cabinet dentaire du docteur Georges A... ont formé un pourvoi en cassation contre une décision du 22 juillet 2019 de la chambre disciplinaire nationale de l'ordre des chirurgiens-dentistes, les sanctionnant pour diverses manquements aux dispositions réglementaires concernant leur site internet et la communication d'avis de patients. Ils demandaient l'annulation de cette décision et un sursis à son exécution. Le Conseil d'Etat a joint les deux affaires pour statuer par une seule décision et a finalement rejeté le pourvoi en tant qu'irrecevable, considérant que les arguments avancés n'étaient pas de nature à justifier l'admission du pourvoi.
Arguments pertinents :
Les requérants ont présenté plusieurs moyens pour contester la décision de la chambre disciplinaire, notamment :
1. Insuffisance de motivation : Ils ont souligné que la décision n'était pas suffisamment motivée, en ce qui concerne les sanctions imposées.
2. Erreur de droit : Selon eux, la chambre disciplinaire a commis une erreur en considérant que leur site internet devait respecter l'article R. 4127-216 du Code de la santé publique, qui régule la publicité des professions de santé.
3. Qualification juridique des faits : Ils ont contesté le fait que la décision ait jugé qu'ils avaient violé les dispositions relatives à l'intention mercantile sans preuve suffisante.
4. Secret professionnel : Ils ont également argué que la publication d'avis par des patients sur leur site internet ne violait pas le secret professionnel.
5. Proportionnalité de la sanction : Ils ont soutenu que la sanction était disproportionnée par rapport aux faits reprochés.
Le Conseil d’Etat a conclu qu’aucun des moyens soulevés n’était suffisant pour justifier l’admission du pourvoi, ce qui a entraîné le rejet de celui-ci.
Interprétations et citations légales :
Les dispositions légales invoquées dans cette affaire incluent :
- Code de la santé publique - Article R. 4127-216 : Cet article impose des règles strictes concernant la publicité pour les professions de santé. La décision controversée a été jugée en implication de cet article, un point qui a été contesté par les requérants.
- Code de la santé publique - Article R. 4127-225 : Cet article, également en cause dans la décision, fait référence aux règles encadrant la communication et à l'intention mercantile attachée aux pratiques professionnelles. Les requérants ont contesté l'implication de leur site internet dans cette délibération.
- Code de justice administrative - Article L. 822-1 : Ce texte précise la procédure d'admission des pourvois en cassation. Le Conseil d’Etat a appliqué cet article pour déclarer le pourvoi irrecevable, en précisant que "l’admission est refusée par décision juridictionnelle si le pourvoi est irrecevable ou n'est fondé sur aucun moyen sérieux".
En conclusion, la décision du Conseil d’Etat a révélé que les arguments des requérants ont été jugés incapables de remettre en question la validité de la décision disciplinaire, soulignant l’importance de la motivation et de la justesse des pratiques en matière de communication dans l’exercice des professions de santé.