Résumé de la décision
M. C... a déposé un pourvoi devant le Conseil d'État pour demander l'annulation d'une décision rendue par la chambre disciplinaire nationale de l'ordre des médecins le 15 octobre 2020, qui lui reprochait plusieurs manquements dans le cadre de l'exercice de sa profession. Il a également demande un sursis à exécution de cette décision. Le Conseil d'État a joint les deux requêtes, mais a finalement décidé de ne pas admis le pourvoi, rendant ainsi la demande de sursis sans objet. En conséquence, il a rejeté les demandes de M. C... relatives aux frais de justice.
Arguments pertinents
Dans son pourvoi, M. C... a fait valoir plusieurs moyens pour contester la décision de la chambre disciplinaire, notamment :
1. Erreur de droit et insuffisance de motivation : Il soutient que la chambre disciplinaire a régi son manquement au devoir de rechercher le consentement de sa patiente uniquement sur le fait qu'elle n'avait pas signé le devis, sans fournir d’explication plus détaillée sur cette insuffisance (lien avec l'article R. 4127-36 du Code de la santé publique).
2. Dénaturation des pièces du dossier : M. C... accuse la chambre de ne pas avoir correctement analysé les faits concernant la responsabilité professionnelle lors d'une séance d'épilation litigieuse, en affirmant que la jurisprudence permet à tout professionnel qualifié d'utiliser des lasers médicaux.
3. Formation spécialisée : Il conteste le reproche de ne pas avoir les diplômes nécessaires, en précisant qu’il dispose d’une formation spécialisée validée par un diplôme, conformément à l'arrêté du 30 mars 1974.
Le Conseil d'État n'a pas jugé ces moyens suffisants pour admettre le pourvoi, déclarant qu'aucun des arguments avancés n'était de nature à remettre en cause la décision attaquée.
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État s'est appuyé sur plusieurs dispositions légales :
- Code de justice administrative - Article L. 822-1 : Cet article stipule que « le pourvoi en cassation devant le Conseil d'État fait l'objet d'une procédure préalable d'admission ». Le Conseil a utilisé cet article pour justifier la décision de non-admission du pourvoi, affirmant que « l'admission est refusée par décision juridictionnelle si le pourvoi est irrecevable ou n'est fondé sur aucun moyen sérieux ».
- Code de la santé publique - Article R. 4127-36 : L'argument de M. C... portant sur le consentement de la patiente est soumis à interprétation de cet article, qui impose aux médecins un devoir d'information envers leurs patients. Le Conseil a noté qu'il n'a pas été prouvé que le consentement ait été adéquatement recherché par M. C...
- Arrêté du 30 mars 1974 : M. C... s'appuie sur cet arrêté pour défendre sa qualification à pratiquer des actes médicaux impliquant des lasers, affirmant avoir les certifications nécessaires. Toutefois, le Conseil d'État a estimé que les preuves apportées ne suffisaient pas à renverser la présomption de responsabilité.
En conclusion, le Conseil d'État a conclu que les moyens présentés par M. C... ne démontraient pas d'erreur manifeste d'appréciation ou de violation des textes législatifs, ce qui a conduit au rejet de sa requête.