Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A..., un délégué du personnel, conteste la décision de la cour administrative d'appel de Nancy, qui a annulé le jugement du tribunal administratif de Strasbourg. Ce jugement avait refusé à la société THK Manufacturing of Europe l'autorisation de licencier M. A... pour faute. En conclusion, le Conseil d'État rejette le pourvoi de M. A..., confirmant la légitimité du licenciement, et refuse la demande de remboursement des frais d'avocat.
Arguments pertinents
1. Protection des représentants du personnel : Le Conseil d'État rappelle que "les salariés légalement investis de fonctions représentatives bénéficient, dans l'intérêt de l'ensemble des travailleurs qu'ils représentent, d'une protection exceptionnelle." Ainsi, pour qu'un licenciement soit justifié, il doit être établi qu'il n'est pas lié aux fonctions représentatives de l'individu.
2. Appréciation des faits : La cour a jugé que les faits qui ont conduit au licenciement de M. A... ne caractérisaient pas harcèlement moral, ce qui a été corroboré par l'absence d'éléments permettant de voir une entrave à l'exercice de son mandat. Cela a été présenté dans la décision, où il est dit que "la cour n'a pas commis d'erreur de droit dans l'administration de la charge de la preuve".
3. Gravité des fautes : Le Conseil d'État a notamment mentionné que les absences injustifiées de M. A... ainsi que ses prises inopinées d'heures de délégation constituaient "une faute d'une gravité suffisante pour justifier son licenciement". Cela souligne l'importance de la régularité du comportement d'un salarié, même lorsque celui-ci bénéficie d'une protection particulière.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que les frais d'instance sont remboursés par la partie perdante. Le Conseil d'État, considérant que "la société THK Manufacturing of Europe SAS, qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante", refuse la demande de M. A... concernant le remboursement des frais. Cela met en lumière l'importance du fait que la partie qui perd doit être clairement identifiée.
2. Code du travail : Le statut de protection des représentants du personnel est renforcé par diverses dispositions du Code du travail, qui précisent que tout licenciement doit être justifié par des faits "d'une gravité suffisante". Il est impératif pour les employeurs de respecter scrupuleusement ce cadre, comme le souligne la nécessité pour l'inspecteur du travail de vérifier la gravité des faits reprochés « compte tenu de l'ensemble des règles applicables au contrat de travail ».
En somme, cette décision du Conseil d'État constitue une confirmation des principes de protection des représentants du personnel tout en mettant en exergue l'importance d'une bonne conduite professionnelle et le respect des procédures légales dans le cadre d'un licenciement.