Résumé de la décision
M. D..., étudiant à l'université Paris II Panthéon-Assas, a contesté une décision du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) qui avait rejeté sa demande de sursis à l'exécution d'une sanction disciplinaire d'exclusion d'un an (avec six mois de sursis) pour plagiat. La cour a annulé la décision du CNESER du 2 juillet 2019 en raison de diverses irrégularités observées dans le processus décisionnel, telles que l'absence d'analyse des moyens soulevés par M. D..., le défaut d'information concernant la lecture immédiate de la décision, et une instruction défaillante de la demande de sursis à exécution. L'affaire a été renvoyée au CNESER pour qu'elle soit réexaminée.
Arguments pertinents
1. Absence d'analyse des moyens : Le CNESER a manqué à son obligation d'examiner les moyens soulevés par M. D..., en particulier celui concernant la qualification des faits en plagiat et la disproportion de la sanction. Cette omission constitue une irrégularité légale empêchant la validité de la décision.
- « Les décisions du CNESER doivent viser et analyser les conclusions et les moyens des parties ».
2. Notification concernant la lecture de la décision : Le président de la formation restreinte du CNESER n'a pas informé les parties que la décision serait lue le jour même, ce qui aurait pu leur permettre de produire une note en délibéré. Cette absence constitue également une irrégularité dans la procédure.
- « Or il est constant... qu'il n'a pas été satisfait en l'espèce à l'obligation d'informer M. D... ».
3. Membre suppléant dans l'instruction : La demande de sursis à exécution a été instruite par un membre suppléant, et non par un membre titulaire de la formation de jugement, ce qui a également entaché la procédure d'irrégularité.
- « L'instruction de la demande de sursis à exécution... a été confiée à un membre suppléant de la formation restreinte ».
Interprétations et citations légales
1. Code de l'éducation - Article R. 232-34 : Cet article stipule que la demande de sursis à exécution doit être présentée par requête distincte et instruite par un membre titulaire de la formation. La décision du CNESER, qui n’a pas respecté cette exigence, montre un défaut de procédure qui justifie l'annulation.
- « La demande de sursis à exécution est... présentée par requête distincte jointe à l'appel ».
2. Code de l'éducation - Article R. 232-38 : Cet article évoque le processus de délibération, stipulant que le président doit informer les parties des modalités de lecture de la décision, indispensable pour garantir leurs droits à une défense adéquate.
- « Après que la personne déférée et son conseil se sont retirés, le président met l'affaire en délibéré... ».
La décision met en lumière l'importance du respect des procédures disciplinaires pour assurer les droits des étudiants, tout en soulignant que des erreurs procédurales peuvent avoir pour conséquence l'annulation d'une décision.