Résumé de la décision
L'affaire concerne le pourvoi en cassation de Mme C..., ancien membre suppléant de la délégation unique du personnel, contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Nantes qui avait rejeté son appel suite à un jugement du tribunal administratif de Caen. Ce jugement avait précédemment confirmé que l'inspecteur du travail avait autorisé Me A..., liquidateur judiciaire de la société Fan Technology, à licencier Mme C..., malgré son statut de salariée protégée. La cour administrative a jugé que le comité d'entreprise de la société avait été régulièrement supprimé avant le licenciement, ce qui exemptait Me A... de l'obligation de consultation.
Arguments pertinents
1. Validité de la suppression du comité d'entreprise : La cour administrative a soutenu que le comité d'entreprise avait été supprimé conformément aux règles en vigueur. Cet argument repose sur la constatation que les mandats des membres du comité d'entreprise avaient expiré, et que la société n'employait plus que 28 salariés à ce moment-là, ce qui était en deçà du seuil requis pour la constitution d'un comité d'entreprise. Ainsi, "l'absence de sa consultation n'entachait pas d'irrégularité la demande d'autorisation de licenciement de Mme C...".
2. Accord entre l'employeur et les syndicats : Il a été établi qu'un protocole d'accord préélectoral avait été signé entre l'employeur et les syndicats, prévoyant uniquement l'élection des délégués du personnel et non pas celle d'un comité d'entreprise. La cour a donc considéré qu'il existait un accord implicite sur la suppression du comité, ce qui justifie que l'avis de ce dernier n'ait pas été requis pour le licenciement.
Interprétations et citations légales
- Dispositions du Code du travail :
- Code du travail - Article L. 2322-1 : "Un comité d'entreprise est constitué dans toutes les entreprises employant au moins cinquante salariés".
- Code du travail - Article L. 2322-7 : "La suppression d'un comité d'entreprise est subordonnée à un accord entre l'employeur et l'ensemble des organisations syndicales représentatives. À défaut d'accord, l'autorité administrative peut autoriser la suppression...".
Ces articles mettent en lumière les conditions pour la constitution et la suppression d'un comité d'entreprise. L'interprétation de la cour sur l'accord signé entre l'employeur et les syndicats souligne que les démarches effectuées pour la suppression du comité d'entreprise étaient conformes aux exigences légales, ce qui a conduit à confirmer la légalité du licenciement de Mme C....
En somme, la décision de la cour repose sur une analyse minutieuse des procédures de licenciement d'un salarié protégé en fonction de la structure organique de l'entreprise et du respect des dispositions légales en matière de consultation des instances représentatives du personnel.