Résumé de la décision
Dans cette affaire, le Conseil d'État a annulé la décision de la chambre de discipline du Conseil national de l'ordre des pharmaciens du 18 avril 2014. La décision a été prise sur le fondement de la déclaration d'inconstitutionnalité par le Conseil constitutionnel de certaines dispositions de l'article L. 4231-4 du code de la santé publique, qui prévoyaient la participation de fonctionnaires en tant que représentants des ministères lors des délibérations disciplinaires du Conseil national. Cette participation a été jugée contraire au principe d'indépendance des juridictions. La décision a également rejeté les conclusions financières des parties au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de la décision reposent sur la constatation que les représentants des ministres qui ont assisté aux délibérations avaient voix consultative et que leur présence était fondée sur des dispositions déclarées contraires à la Constitution.
Le Conseil d'État a souligné que :
> "Les décisions rendues avant la publication de la présente décision par le conseil national de l'ordre des pharmaciens statuant en matière disciplinaire ne peuvent être remises en cause sur le fondement de cette inconstitutionnalité que si une partie l'a invoquée à l'encontre d'une décision n'ayant pas acquis un caractère définitif au jour de la publication de la présente décision."
De ce fait, il a conclu que la décision attaquée devait être annulée, car elle ne consistait pas en une décision définitive.
Interprétations et citations légales
L'interprétation des textes législatifs a été déterminante dans cette décision. En particulier, l'article L. 4231-4 du code de la santé publique a été appliqué pour examiner la légalité de la composition de la chambre de discipline :
- Code de la santé publique - Article L. 4231-4 : Cet article précise la composition du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, en soulignant la présence de représentants ministériels, qui, selon le Conseil constitutionnel, compromettent l'indépendance requise pour une juridiction disciplinaire.
La décision du Conseil constitutionnel a eu un impact majeur sur la légitimité des procédures disciplinaires antérieures, établissant que :
> "La participation de fonctionnaires en qualité de représentants des ministres chargés de la santé et de l'outre-mer aux délibérations du Conseil national de l'ordre des pharmaciens statuant en matière disciplinaire est contraire au principe d'indépendance indissociable de l'exercice des fonctions juridictionnelles."
Cette déclaration a conduit à l'annulation de la décision du Conseil national, étant donné que la question de la constitutionnalité avait été soulevée et que la décision contestée ne s'était pas encore révélée définitive au moment de la publication de l'inconstitutionnalité.
En conclusion, cette décision illustre l'importance de la conformité des procédures disciplinaires aux principes constitutionnels, assurant une protection des droits des parties concernées et l'intégrité des processus judiciaires.