Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a examiné le pourvoi de M. B..., qui contestait l'ordonnance par laquelle le tribunal administratif de Versailles a constaté son désistement suite à une demande d'échange de permis de conduire burkinabé contre un permis français. L'ordonnance s'appuyait sur l'absence de réponse de l'avocat de M. B... à une invitation à confirmer le maintien de ses conclusions. La Cour a rejeté le pourvoi de M. B..., considérant que les procédures appliquées étaient conformes au droit et que M. B... ne pouvait pas se prévaloir d'une irrégularité dans la procédure.
Arguments pertinents
1. Sur l'invitation à confirmer les conclusions : La Cour souligne que, conformément à l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative, "lorsque l'état du dossier permet de s'interroger sur l'intérêt que la requête conserve pour son auteur, le président de la formation de jugement peut inviter le requérant à confirmer expressément le maintien de ses conclusions". Cette formalité, indispensable pour la bonne administration de la justice, indique que la réponse doit venir de l'avocat représentant le requérant, même si ce dernier bénéficie de l'aide juridictionnelle.
2. Sur la qualité de la notification : La Cour a affirmé que l’invitation à confirmer le maintien des conclusions doit être adressée uniquement à l'avocat, ce qui exclut toute obligation de la part du tribunal de tenir informé le requérant. En l'absence de réponse, le requérant est réputé s’être désisté de sa demande.
3. Droit à un recours effectif : La décision a également analysé la compatibilité de la procédure avec le droit à un recours effectif garanti par les articles 6 et 13 de la convention européenne des droits de l'homme. La Cour a maintenu que les dispositions prévues par le code de justice administrative ne portent pas atteinte à ce droit.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 612-5-1 du code de justice administrative : Cet article régit la procédure d’invitation à confirmer les conclusions d’une requête lorsque le dossier présente des doutes quant à son intérêt. Il stipule que "la demande qui lui est adressée mentionne que, à défaut de réception de cette confirmation [...] il sera réputé s'être désisté de l'ensemble de ses conclusions".
2. Article R. 431-1 du code de justice administrative : Cet article précise que "lorsqu'une partie est représentée devant le tribunal administratif par un avocat, [...] les actes de procédure [...] ne sont accomplis qu'à l'égard de ce mandataire". Cela signifie que le tribunal agit exclusivement par l'intermédiaire de l'avocat, ce qui implique que toute communication relative à la procédure doit être transmise à l'avocat.
3. Article 2 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 : Consacre le droit à l’assistance d’un avocat pour les personnes ayant des ressources insuffisantes. Cela montre que le recours à un avocat est fondamental dans le cadre du système de justice administrative, et contribue à la reconnaissance des droits des justiciables.
Ainsi, la Cour a validé la procédure suivie par le tribunal administratif, considérant qu’elle était conforme aux exigences du droit administratif et ne menaçait pas les droits de M. B... garantis par la convention européenne.