Résumé de la décision
La décision concerne une affaire impliquant le centre hospitalier d'Ajaccio suite au suicide de M. C..., hospitalisé après une tentative de suicide en janvier 2012. Après que la cour administrative d'appel de Marseille ait décidé d'indemniser les consorts C... pour le préjudice économique subi, le centre hospitalier se pourvoit en cassation contre cette décision. Le Conseil d'Etat, par décision du 26 juillet 2018, a annulé partiellement un précédent arrêt et a déclaré que l'article 2 de l'arrêt du 21 décembre 2017, qui condamnait le centre à rembourser une partie des sommes versées par l'Etat aux consorts C..., devait être annulé. Les conclusions de Mme E... au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative visant à obtenir des frais exposés n’ont pas été retenues.
Arguments pertinents
Dans sa décision, le Conseil d'Etat a souligné qu'il n'avait annulé l'arrêt de la cour d'appel qu'en ce qui concerne les pertes de revenus des consorts C... à partir du 14 avril 2016. Ainsi, la cour a commis une errance en ordonnant le remboursement de sommes versées par l'Etat sans avoir compétence pour le faire en raison de l'étendue de l'annulation de la décision précédente. En ce sens, le Conseil d'Etat a affirmé : « la cour a méconnu à la portée de la décision de cassation ».
Par conséquent, il a été décidé d'annuler l'article 2 de l'arrêt attaqué et de rejeter la demande de Mme E... concernant le remboursement des frais, car le centre hospitalier d'Ajaccio n'était pas la partie perdante dans l'instance.
Interprétations et citations légales
L'interprétation des articles pertinents a été cruciale pour la décision finale. D'une part, l'article L. 761-1 du code de justice administrative stipule que « les frais exposés par une partie et non compris dans les dépens peuvent être mis à la charge de l'autre partie » uniquement si celle-ci est reconnue comme perdante. Étant donné que le centre hospitalier a partiellement obtenu gain de cause, les frais demandés par Mme E... ne pouvaient pas être pris en charge : « Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge du centre hospitalier d'Ajaccio, qui n'est pas dans la présente instance la partie perdante. »
Quant à la décision du Conseil d'Etat d'annuler l'article 2 de l'arrêt attaqué, il a souligné qu'il est impératif de respecter les limites imposées par la Cassation : « en condamnant ... le centre hospitalier d'Ajaccio à rembourser à l'Etat une partie des sommes ... la cour a méconnu à la portée de la décision de cassation ».
Ces références législatives et le raisonnement du Conseil d'Etat soulignent l’importance de la rigueur dans l’application des décisions judiciales et des textes régissant les contentieux administratifs.