Résumé de la décision
Le ministre de l'intérieur a formé un pourvoi en annulation contre un jugement du tribunal administratif de Versailles du 20 novembre 2018. Ce jugement avait déclaré qu'il n'y avait plus lieu à statuer sur certaines conclusions de M. B..., notamment celles relatives au retrait de points de son permis de conduire consécutif à des infractions. Le ministre conteste cette décision, arguant qu'elle est entachée d'erreur de droit, car les décisions de retrait avaient été annulées uniquement en exécution d'une ordonnance du juge des référés et non parce qu'elles devenaient sans objet.
La décision du Conseil d'État annule le jugement du tribunal administratif sur ce point et renvoie l'affaire à ce même tribunal pour examen.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : Le Conseil d'État a conclu que le jugement attaqué était entaché d'une erreur de droit pour avoir jugé qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur les conclusions de M. B... La cour a souligné que le tribunal administratif de Versailles avait fondé sa décision sur un retrait des décisions litigieuses, sans tenir compte du fait qu'il s'agissait d'un retrait opéré pour exécuter une ordonnance de suspension et non d'une reconnaissance de l'innocuité des décisions.
> Dans le considérant 3, il est noté : "Le ministre de l'intérieur est, par suite, fondé à soutenir que le jugement qu'il attaque est entaché d'erreur de droit."
2. Droit au recours : Le ministre fait valoir que la possibilité de contester les décisions de retrait de points reste ouverte, indivisible des droits fondamentaux des administrés.
Interprétations et citations légales
Cette décision repose sur l’interprétation des dispositions du Code de justice administrative et en particulier de l'article L. 521-1. Cet article permet d'ordonner un cadre permettant la suspension des décisions administratives en cas d'urgence.
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : "Le juge des référés peut, par une ordonnance, suspendre l'exécution d'une décision administrative..."
En substance, la décision du juge des référés qui a conduit au retrait des décisions est interprétée non pas comme une remise en question de la validité des décisions de retrait de points, mais uniquement comme une mesure conservatoire dans l'attente d'un examen sur le fond. Cela implique qu'il reste légitime et nécessaire d'aborder le fond de la demande de M. B...
En conclusion, la décision souligne la portée du juge administratif à maintenir le droit des administrés à faire examiner la légalité des décisions administratives qui affectent leurs droits, même lorsque ces décisions ont été suspendues provisionnellement.