Résumé de la décision :
La Commission nationale des comptes de campagne a rejeté le compte de campagne de M. B...D... et Mme C...A..., candidats aux élections départementales de 2015, car ils ne l'avaient pas fait présenter par un membre de l'ordre des experts-comptables, en contravention avec l'article L. 52-12 du code électoral. Le tribunal administratif de Rennes a confirmé ce rejet et déclaré les intéressés inéligibles pour trois mois. M. D... a interjeté appel de cette décision, qui a été rejetée par la cour.
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Arguments pertinents :
1. Non-respect de l'obligation formelle : La décision souligne que le compte de campagne doit obligatoirement être présenté par un membre de l'ordre des experts-comptables. Selon l'article L. 52-12 du code électoral, "le compte de campagne… est présenté par un membre de l'ordre des experts-comptables et des comptables agréés", ce qui constitue une formalité substantielle.
2. Inadéquation des arguments de défense : M. D... a fait valoir que le montant des dépenses était modique (2 591 euros) et qu'il souhaitait économiser l'argent public. Toutefois, la décision indique que "ni la circonstance que ce montant soit modique, ni sa volonté d'économiser les deniers publics ne dispensaient le binôme d'accomplir cette formalité", soulignant ainsi que la loi doit être respectée indépendamment des circonstances.
3. Inexpérience du candidat non recevable : La cour a également rejeté l'argument de l'inexpérience de M. D... en tant que justification de l'inobservation de la formalité, précisant que cette excuse ne peut être invoquée pour éluder les obligations légales.
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Interprétations et citations légales :
1. Sur le caractère substantiel de la formalité : L'article L. 52-12 du code électoral impose une obligation claire et inéluctable pour les candidats ayant dépassé 1 % des suffrages : "le compte de campagne… est présenté par un membre de l'ordre des experts-comptables". Cette exigence vise à garantir la transparence et la régularité des financements politiques, et son non-respect entraîne des conséquences directes sur l'éligibilité.
2. Condition d'éligibilité et remboursement : La loi précise également que le non-respect des règles de présentation du compte de campagne peut entraîner le rejet du remboursement forfaitaire de l'État. Cela témoigne de l'importance accordée à la rigueur dans la gestion des campagnes électorales.
3. Inéligibilité consécutive : Le jugement notifie que M. D... et Mme A... sont déclarés inéligibles pour une durée de trois mois, ce qui renforce l'idée qu'une non-conformité objective aux prescriptions légales entraîne des sanctions, renforçant ainsi le cadre même de la régulation électorale.
Ces interprétations et raisonnements démontrent l'importance capitale du respect des règles encadrant les financements des campagnes électorales pour assurer l'intégrité du processus démocratique.