Résumé de la décision :
Cette décision concerne le litige entre le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et la société Catalogne Informations, qui exploite le service de radio "100 % Pays Catalan". La cour administrative d'appel de Paris avait annulé une décision du CSA du 26 septembre 2018, qui avait rejeté le recours de la société contre la décision du comité territorial de l'audiovisuel de Toulouse. La cour a jugé que la décision du CSA était illégale au motif qu’il n’y avait pas de preuve formelle de l’approbation selon les règles de majorité. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a alors formé un pourvoi en annulation de cet arrêt. La décision finale du Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour d'appel, rétablissant ainsi la décision initiale du CSA.
Arguments pertinents :
1. Présence et majorité requises : La décision s'appuie sur les exigences de l'article 4 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986, stipulant que "le Conseil supérieur de l'audiovisuel ne peut délibérer que si quatre au moins de ses membres sont présents" et "il délibère à la majorité des membres présents". Ce cadre législatif définit les conditions requises pour la validité des délibérations du CSA.
2. Régularité des décisions : La cour administrative d'appel a commis une erreur en inférant l’illégalité de la décision contestée uniquement sur la base de l'absence de preuves de la majorité, alors que le procès-verbal mentionnait clairement l’approbation de la délibération. Le CSA a argué que, selon le droit administratif, "les mentions du procès-verbal d'adoption d'une décision établissent la régularité de la procédure suivie".
3. Conséquences financières : Le Conseil d'État a également statué sur les frais de justice en imposant à la société Catalogne Informations de verser 1 500 euros au CSA, conformément à l'article L. 761-1 du code de justice administrative, qui régit les frais d'instance.
Interprétations et citations légales :
1. Interprétation de la loi relative à la liberté de communication :
- L'article 4 de la loi n° 86-1067 stipule : "Le Conseil supérieur de l'audiovisuel ne peut délibérer que si quatre au moins de ses membres sont présents. Il délibère à la majorité des membres présents." Cette disposition est cruciale pour garantir la pluralité et la légitimité des décisions du CSA.
2. Régularité des délibérations :
- La décision souligne que "ni ces dispositions ni aucune autre disposition législative ou réglementaire ni aucun principe général n'impose que les procès-verbaux des réunions du collège du CSA portent mention de sa composition", ce qui indique que l'absence de mention explicite ne suffit pas pour remettre en cause la validité d'une délibération.
3. Conséquences des erreurs de droit :
- La cour a réaffirmé que "la cour administrative d'appel a commis une erreur de droit" en jugeant illégale la décision du CSA sur des bases non avérées. Cela montre l'importance d’une analyse factuelle rigoureuse dans l'examen des actes administratifs.
En conclusion, cette décision met en lumière les principes de procédure administrative, la nécessité de rigueur dans l’établissement des faits, et la protection des décisions prises par le CSA, tout en définissant les obligations financières en cas de litige.