Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A..., sapeur-pompier professionnel versé dans le cadre d'emplois des sapeurs-pompiers professionnels non officiers, a été intégré au service départemental d'incendie et de secours de l'Hérault (SDIS) en 1998 après avoir exercé des fonctions de pompier à l'aéroport de Montpellier sous l'égide de la chambre de commerce et d'industrie de Montpellier. M. A... a contesté le jugement du tribunal administratif de Montpellier qui avait rejeté sa demande d'indemnisation de 36 000 euros, soutenant que le SDIS n'avait pas pris en compte la totalité de son ancienneté lors de sa titularisation. En tant qu'agent de la chambre de commerce, M. A... a estimé que ses droits statutaires n'étaient pas respectés. La cour administrative d'appel de Marseille a également rejeté son appel, décision que M. A... a contestée devant le Conseil d'État. Le Conseil d'État a finalement rejeté son pourvoi, confirmant la légalité des décisions antérieures.
Arguments pertinents
1. Qualité d'agent public : Le Conseil d'État a précisé que M. A... n'avait pas le statut de fonctionnaire de l'État, ni d'agent contractuel, soulignant ainsi que les agents des chambres de commerce et d'industrie sont régis par des statuts spécifiques : "les agents des chambres de commerce et d'industrie sont régis par les seuls textes pris en application de la loi du 10 décembre 1952".
2. Conditions de recrutement : Le Conseil d'État a établi que les règles statutaires s'appliquent uniquement au recrutement dans le cadre d'emplois des sapeurs-pompiers et non à son précédent emploi dans les services de la chambre de commerce. En vertu de l'article 5 du décret n° 87-1107 du 30 décembre 1987, seul le parcours de M. A... au sein du cadre d'emplois des sapeurs-pompiers professionnels est pertinent pour sa titularisation.
3. Rejet des conclusions au titre de l'article L. 761-1 : Le Conseil a également rejeté les conclusions du SDIS devant faire face aux frais, car ce dernier n'était pas la partie perdante dans l'instance.
Interprétations et citations légales
Le jugement repose sur plusieurs textes réglementaires et législatifs, parmi lesquels :
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article permet au Conseil d'État de condamner la partie perdante à verser une somme pour les frais engagés. Dans cette décision, le Conseil a stipulé qu'aucune somme ne serait due, puisque le SDIS n'est pas la partie perdante : "Ces dispositions font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge du SDIS qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante."
- Décret n° 90-851 du 25 septembre 1990 - Article 1er : Les sapeurs-pompiers professionnels sont classés dans un cadre d'emploi spécifique, affirmant que "les fonctionnaires recrutés ou promus par application des règles statutaires normales dans un grade d'un cadre d'emplois de catégorie C… sont classés... dans leur nouveau grade".
- Loi n° 52-1311 du 10 décembre 1952 - Article 1er : Cette loi définit la situation du personnel administratif des chambres, indiquant que "la situation du personnel administratif des chambres... est déterminée par un statut établi par des commissions paritaires".
Les décisions du Conseil d'État ont ainsi confirmé l'absence d'une base légale suffisante pour la demande d'indemnisation de M. A..., en vertu de son statut d'agent public selon le cadre spécifique lié aux chambres de commerce, lequel ne lui confère pas les droits d'un fonctionnaire au sens strict.