Résumé de la décision
La décision concerne un recours pour excès de pouvoir introduit par M. B..., suite à une réponse du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) concernant des propos tenus par M. A..., président de l'association Eclaireuses et éclaireurs israélites de France, lors d'une interview diffusée sur France 2 le 7 octobre 2018. M. B... a exprimé son choc par rapport à ces propos et a sollicité une sanction contre France Télévisions. Le CSA a répondu que ces propos ne constituaient pas un manquement aux obligations de la chaîne, ce que M. B... conteste. La décision conclut que la réponse du CSA n’a pas de caractère décisionnel et ne peut donc être contestée par voie de recours.
Arguments pertinents
1. Nature de la réponse du CSA : Le tribunal souligne que la réponse du CSA à M. B... ne constitue qu’une simple information, ne relevant pas de ses compétences de sanctionner. En effet, "l'acte en litige... se borne à informer M. B... de ce que les propos qui l'ont 'choqué' ne paraissent pas constitutifs d'un possible manquement".
2. Irrecevabilité du recours : Le tribunal déclare la requête irrecevable, statuant que les conclusions de M. B... visant à l’annulation de la réponse du CSA "doivent être regardées comme des critiques d'une simple information, qui ne fait pas grief".
3. Conclusions connexes : En raison de l’irrecevabilité de la requête principale, les demandes d’injonction à l’encontre du CSA sont également rejetées en conséquence.
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie sur des principes essentiels du droit administratif et de la réglementation sur la communication audiovisuelle. Deux principaux textes sont cités :
- Loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 : Cette loi régit l'autorégulation et les missions du CSA. Bien que le texte ne soit pas directement cité, son application est sous-jacente à la discussion sur les manquements potentiels de France Télévisions.
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article régit le champ des recours pour excès de pouvoir. La décision introduit un principe fondamental : un acte d'information ne constitue pas un acte faisant grief. En ce sens, il indique que "les actes administratifs qui n'ont pas d'effet direct sur les droits ou les obligations des administrés sont en principe insusceptibles de recours".
Ainsi, cette décision affirme la distinction entre un acte d’information et un acte décisionnel, soulignant que seul ce dernier peut faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir. Cela illustre également la position du CSA en tant qu'autorité de régulation, fournissant des réponses et clarifications sans compromettre son rôle décisionnel vis-à-vis des chaînes de télévision.