Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A... et sa fille Mme A..., qui ont subi des préjudices à la suite de lésions de plexus brachial survenues lors de la naissance de cette dernière, recherchaient la responsabilité de l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM) en raison de la perte du dossier obstétrical de la mère de Mme A.... Ils ont contesté un arrêt antérieur qui avait acquis force de chose jugée, rejetant leur demande d'indemnisation. La Cour administrative a confirmé que l'AP-HM n’avait commis aucune faute, que la perte du dossier n’avait pas de lien avec le préjudice allégé et a rejeté le pourvoi de M. et Mme A....
Arguments pertinents
1. Sur l’absence de faute médicalement reconnue
La Cour a affirmé que la perte du dossier obstétrical de Mme B... n'était pas liée aux préjudices subis par Mme A... En se fondant sur l’arrêt du 11 juin 2012, il a été jugé qu’il n’existait pas de preuve de faute dans la gestion de l’accouchement : « il n'y avait, avant la naissance de Mme A..., aucune indication à la réalisation d'une césarienne prophylactique » et que le choix de l’accouchement par voie basse était conforme aux bonnes pratiques médicales.
2. Sur le lien entre la perte du dossier et le préjudice moral
La Cour a également considéré que la perte du dossier obstétrical par l’établissement était sans conséquences pour le préjudice moral allégué, car les dommages n'avaient pas été causés par une faute de l’établissement. En d'autres termes, « la perte du dossier obstétrical de Mme B... était dépourvue de tout lien avec le préjudice moral invoqué par M. et Mme A... ».
3. Sur l'accord de la mère pour la consultation du dossier
Concernant la question de l'autorisation nécessaire pour accéder au dossier obstétrical, la Cour a souligné que cet argument avait un caractère surabondant, et sa validité était sans portée sur le jugement.
Interprétations et citations légales
1. Code de la santé publique et Code de justice administrative
Dans cette affaire, la responsabilité de l'établissement de santé est examinée en fonction de la faute dans la prise en charge et des normes de bonnes pratiques médicales. Le principe fondamental est que pour que la responsabilité soit engagée, il faut établir un lien de causalité entre le dommage et une faute. Si la prise en charge ne présente pas de déviance par rapport aux normes en vigueur, aucun droit à indemnisation n'est fondé (voir également Code de la justice administrative - Article L. 761-1).
2. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991
Cette loi stipule des dispositions relatives aux honoraires et à la prise en charge des frais engagés par les parties initaulement en demande d'indemnisation. Les conclusions aux fins de condamnation qui seraient fondées sur cette loi ont été rejetées, car le pourvoi lui-même a été rejeté.
L’analyse de cette décision met donc en lumière l’importance de prouver le lien de causalité entre la faute reprochée et le préjudice subi, ainsi que l'application rigoureuse des principes établis par la jurisprudence en matière de responsabilité médicale.