Résumé de la décision
La décision traite de la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par la société Euronext Paris SA à propos des dispositions de l'article L. 421-11 du code monétaire et financier. Cette société conteste la clarté des obligations imposées aux entreprises de marché, soutenant qu'elles portent atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution. Le Conseil d'État a examiné la question et a conclu qu'elle ne peut être renvoyée au Conseil constitutionnel, considérant que les obligations en vertu de l'article en question sont suffisamment claires et précises, et que le grief sur le principe de légalité des délits n'a pas de caractère sérieux.
Arguments pertinents
1. Clarité des obligations : Le Conseil d'État a statué que les dispositions de l'article L. 421-11 du code monétaire et financier "définissent de façon suffisamment claire et précise les obligations qu'elles font peser sur les entreprises de marché". Cela réfute l'argument de la société Euronext Paris SA selon lequel ces obligations manquent de clarté.
2. Caractère sérieux de la question : La décision indique que la question soulevée par la société, bien que controversée, "n'est pas nouvelle" et ne présente pas de caractère sérieux. En conséquence, le Conseil n'a pas jugé opportun de renvoyer la question au Conseil constitutionnel.
3. Principes de légalité : Le Conseil d'État a conclu que le grief tiré de la méconnaissance du principe de légalité des délits a été écarté, en indiquant que "le non-respect [des obligations] est passible d'une sanction".
Interprétations et citations légales
Les dispositions interprétées dans cette décision incluent :
- Code monétaire et financier - Article L. 421-11 : Cet article impose aux entreprises de marché de déceler et de gérer les conflits d'intérêts, stipulant que "L'entreprise de marché prend les dispositions nécessaires en vue de : / 1. Détecter, prévenir et gérer les effets potentiellement dommageables [...]". Cette mention souligne l'importance de la réglementation en matière de réglementation des marchés financiers.
- Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 - Article 23-5 : Cet article permet de soulever une question prioritaire de constitutionnalité lors d'une instance devant le Conseil d'État, sous certaines conditions, telles que la nouveauté et le caractère sérieux de la question soulevée. Le Conseil d'État a ici appliqué ces critères pour déterminer que le moyen soulevé par Euronext ne remplissait pas les conditions requises.
En résumé, cette décision illustre l'application stricte des dispositions légales en matière de régulation des marchés financiers, tout en démontrant la capacité du Conseil d'État à évaluer la pertinence et la nouveauté des questions soulevées sous l'angle constitutionnel.