Résumé de la décision :
Le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) a demandé l'annulation de l'arrêté du 29 décembre 2014 qui imposait certaines modalités d'information aux assurés sur leur droit de choisir le réparateur professionnel en cas de sinistre. La décision a reconnu que les dispositions de cet arrêté méconnaissaient le Code des assurances, notamment l'article L. 211-5-1, qui impose cette obligation d'information uniquement aux assureurs, et a abouti à l'annulation de l'arrêté. L'État a été condamné à verser 3 000 euros au CNPA au titre des frais de justice.
Arguments pertinents :
1. Responsabilité de l'information : L'arrêté contesté impose une obligation d'information sur "tout professionnel", alors que l'article L. 211-5-1 du Code des assurances précise que cette obligation incombe à l'assureur uniquement. Le tribunal a constaté que "l'obligation d'information définie par celles-ci pèse, au moment de la déclaration de sinistre, sur l'assureur."
2. Modalités de communication : La définition des modalités d'information dès la survenance du sinistre dans l'arrêté a été jugée excessive, car elle élargit les responsabilités au-delà de ce que la loi prévoit. Le tribunal a noté que les termes de l'arrêté excédaient "la portée de l'habilitation législative."
Interprétations et citations légales :
La décision s'appuie sur plusieurs articles de lois fondamentaux :
- Code des assurances - Article L. 211-1 : Cet article impose une assurance pour tout véhicule impliqué dans des dommages à des tiers et rappelle que "les contrats d'assurance couvrant la responsabilité mentionnée au premier alinéa [...] doivent également couvrir la responsabilité civile de toute personne ayant la garde ou la conduite (...) du véhicule."
- Code des assurances - Article L. 211-5-1 : Cet article, créé par la loi du 17 mars 2014, précise : "Tout contrat d'assurance souscrit au titre de l'article L. 211-1 mentionne la faculté pour l'assuré, en cas de dommage garanti par le contrat, de choisir le réparateur professionnel auquel il souhaite recourir." Cela illustre que l'obligation d'information est stricte et doit être communiquée par l'assureur.
- Arrêté du 29 décembre 2014 : Les dispositions de cet arrêté sont considérées comme inappropriées car elles entraînent des obligations supplémentaires pour les professionnels au-delà de celles établies par le législateur. En déclarant que "la faculté pour l'assuré [...] est rappelée de manière claire et objective par tout professionnel", l'arrêté va à l'encontre des obligations restreintes définies dans le cadre du Code des assurances.
Ainsi, la décision souligne l'importance de respecter l'attribution des responsabilités dans la communication des droits des assurés, comme le stipule la législation actuelle.