Résumé de la décision
La décision concerne un arrêté du préfet de l'Eure du 31 juillet 2012, qui a mis en demeure la société Copirel de déposer un dossier d'autorisation pour son installation à Perriers sur Andelle, en raison de la non-conformité aux prescriptions environnementales requises pour les installations classées. Le tribunal administratif de Rouen a annulé cet arrêté partiellement, jugement que la cour administrative d'appel de Douai a confirmé. Cependant, le ministre de l'écologie a formé un pourvoi en cassation, qui a été accueilli, entraînant l'annulation de l'arrêt de la cour d'appel et le renvoi de l'affaire à cette dernière pour un nouveau jugement.
Arguments pertinents
Les arguments principaux de la décision s'articulent autour de la légalité du pouvoir du préfet à agir en vertu de l'article L. 514-2 du code de l'environnement lorsqu'une installation classée ne respecte pas les exigences de déclaration, d'enregistrement ou d'autorisation. Il est précisé que le préfet peut prendre des mesures même si une installation était initialement déclarée, mais a subi des modifications qui la rendent sujette à autorisation.
Une citation clé de la décision est la suivante : « le préfet peut légalement prendre les mesures prévues par l'article L. 514-2 du code de l'environnement, applicable aux installations classées exploitées sans avoir fait l'objet de la déclaration ou de l'autorisation requise [...] même si l'installation a déjà été légalement déclarée [...]".
Interprétations et citations légales
L'article L. 514-2 du code de l'environnement stipule que : « Lorsqu'une installation classée est exploitée sans avoir fait l'objet de la déclaration, de l'enregistrement ou de l'autorisation requis [...] le préfet met l'exploitant en demeure de régulariser sa situation ». Cette disposition met en lumière la responsabilité de l'exploitant d'obtenir les autorisations nécessaires lorsque ses activités dépassent les seuils établis par la réglementation.
Concernant la rubrique n° 2940 de la nomenclature des installations classées, le fait que la société Copirel ait dépassé le seuil de 100 kilogrammes par jour pour l'utilisation de colle signifie qu'elle doit détenir une autorisation. Cette situation cadre avec les interprétations des textes en matière de réglementation des installations classées, soulignant l'importance des modifications dans les opérations d'une entreprise :
« lorsque la quantité du produit réglementé utilisée dépasse 100 kilogrammes par jour, l'installation concernée doit faire l'objet d'une autorisation et non plus d'une simple déclaration ».
Ce cas illustre l'importance de la conformité réglementaire et des obligations des exploitants d'installations classées, tout en confirmant la validité des actions administratives pour assurer la protection de l'environnement.