Résumé de la décision
La décision concerne un appel formé par Mme E... à l'encontre d'un jugement du tribunal administratif de Nice qui avait rejeté sa demande d'annulation des opérations électorales des municipales de Valderoure, tenues le 15 mars 2020. Le tribunal a examiné plusieurs irrégularités que Mme E... alléguait, notamment des défauts de signature sur la liste d'émargement, des conditions de dépouillement liées à la pandémie de COVID-19, des problèmes relatifs à une liste des votants, et une collation offerte par le maire sortant. La cour a décidé que ces irrégularités ne compromettaient pas la sincérité du scrutin et a donc rejeté la requête.Arguments pertinents
1. Sur les signatures des mandataires : La cour a constaté que, bien que des mandataires n'aient pas signé la liste d'émargement, il était prouvé que ces votes avaient bel et bien été exercés, ce qui n'affecte pas le nombre de suffrages. La décision indique que "les pièces versées au dossier permettent d'établir la réalité de ces votes" et qu'il n'y avait "pas lieu de retrancher quinze votes ni du nombre des suffrages exprimés".2. Sur les conditions de dépouillement : Bien que Mme E... ait exprimé des inquiétudes concernant le dépouillement en rapport avec la COVID-19, la cour a jugé que cette situation n'avait pas affecté la sincérité du scrutin, affirmant que "les difficultés d'accès au dossier électoral causées par la pandémie n'ont pas empêché la requérante d'en prendre connaissance".
3. Sur la collation proposée par le maire : La cour a estimé que même si une collation avait été offerte, il n'était pas prouvé qu'elle ait eu une influence négative sur la participation des électeurs, mentionnant que "la circonstance que cette collation aurait créé un risque de contamination n'est pas de nature à porter atteinte à la sincérité du scrutin".
Interprétations et citations légales
1. Liste d'émargement et vote par procuration : La décision s'appuie sur le Code électoral - Article L. 62-1, qui stipule que "le vote de chaque électeur est constaté par sa signature". Toutefois, la cour a déterminé que même sans cette signature, la réalité des votes était établie, illustrant une interprétation pragmatique de la règle.2. Dépouillement des votes : Selon le Code électoral - Article L. 65, il est obligatoire de vérifier le dénombrement des émargements et le nombre d'enveloppes. Bien que des irrégularités aient été signalées, la cour a conclu que l'intégrité du dépouillement était maintenue en raison de la concordance entre le nombre d’enveloppes et les votes constatés.
3. Offre de collation : Mention du Code électoral - Article L. 49, interdisant le fait de "donner ou offrir, en rapport avec les opérations de vote, des rémunérations". Toutefois, la cour a noté que rien n'indiquait que la collation ait eu un effet délibérément négatif sur le scrutin, se basant sur l'absence de preuve d'une intention coupable de la part du maire.
En conclusion, la décision illustre une approche pragmatique en matière de contestation des élections, considérant la nécessité d'établir un lien direct entre les irrégularités alléguées et la sincérité globale du scrutin. La cour a jugé que les preuves présentées ne suffisaient pas à annuler les résultats des élections.