Résumé de la décision
La décision concerne une requête du Syndicat des avocats de France et d’autres parties demandant l'annulation d'un décret qui supprime les vingt tribunaux d'instance d'arrondissement de Paris en les rattachant au tribunal d'instance de Paris. La cour administrative a examiné la légalité externe et interne de la décision. Elle a jugé que les élus du comité technique avaient été légalement consultés, que les modifications apportées ne constituaient pas une irrégularité substantielle, et que la réorganisation judiciaire proposée par le décret ne portait pas atteinte à l'accessibilité de la justice. En conséquence, la requête a été rejetée.
Arguments pertinents
1. Légalité externe : Le moyen affirmant que le texte adopté différait de la version soumise au Conseil d'État a été écarté. La composition du comité technique a été jugée conforme puisqu'une majorité de ses membres, titutaires et suppléants, étaient présents lors de la consultation.
> "le moyen tiré de ce que le texte adopté différerait à la fois de la version soumise au Conseil d'Etat et de celle issue de sa consultation manque en fait."
2. Respect des délais de communication : Concernant la communication des documents nécessaires à la réunion du comité technique, bien que le délai n'ait pas été respecté pour une des réunions, la cour a considéré que l'irrégularité n'avait pas influencé le sens de l'avis émis.
> "l'irrégularité tirée de la communication tardive ... ne serait, en tout état de cause, pas susceptible ... d'avoir privé les personnes intéressées d'une garantie."
3. Objectif de la réorganisation : La cour a estimé que la réorganisation avait des motifs d'intérêt général, visant à une meilleure affectation des moyens judiciaires, et n'affectait pas significativement l'accessibilité pour les justiciables.
> "la suppression des tribunaux d'instance d'arrondissement de Paris opérée par le décret attaqué n'est entachée ni d'erreur manifeste d'appréciation ni d'erreur de droit au regard de l'objectif à valeur constitutionnelle de bonne administration de la justice."
Interprétations et citations légales
1. Décret du 15 février 2011 : L'article 50 exonère des formes de consultation et rend obligatoire la communication des documents aux membres du comité technique au moins huit jours avant la séance, mais la cour a pris en compte les conséquences de cette absence potentielle de respect des délais.
> "L'article 50 du décret du 15 février 2011 relatif aux comités techniques ... prévoit que les membres d'un comité technique paritaire doivent recevoir communication ... au plus tard huit jours avant la date de la séance."
2. Constitution et accessibilité de la justice : L'objectif constitutionnel de bonne administration de la justice a guidé l’évaluation de la réorganisation en provenance du décret.
> "au regard des motifs d'intérêt général présidant à cette réorganisation, ... que l'accessibilité pour les justiciables soit significativement affectée."
3. Analyse de l'impact de la réorganisation : Le rôle de l'accessibilité et du service public de la justice a été évalué, mettant de l'avant que la nouvelle structure prévue par le décret créait une juridiction plus efficace.
> "cette réorganisation est susceptible de contribuer à une meilleure affectation des moyens de l'institution judiciaire ... et à une amélioration du fonctionnement du service public de la justice."
Ces arguments et interprétations ont permis à la cour de conclure que la requête du Syndicat des avocats de France et autres devait être rejetée, préservant ainsi la légalité du décret attaqué.