Résumé de la décision
M. C..., notaire, a sollicité l'abrogation des dispositions du premier alinéa de l'article 2 du décret du 19 décembre 1945 relatives à la désignation des membres des chambres des notaires, arguant qu'elles enfreignaient l'article L. 151-1 du code de commerce sur le secret des affaires. Le Conseil d'État, après examen, a rejeté sa demande, concluant que les dispositions contestées ne portent pas atteinte à ce secret.
Arguments pertinents
1. Nature des Dispositions Contestées : Le Conseil d'État souligne que les modalités de désignation des membres des chambres des notaires "n'ont, par elles-mêmes, ni pour objet, ni pour effet de porter atteinte" au secret des affaires. Cela signifie que la simple activation de ces procédures de désignation ne fournit pas, en soi, accès à des informations protégées, et, par conséquent, le moyen d'atteinte au secret des affaires est écarté.
2. Compatibilité avec le Code de Commerce : Le Conseil évoque l'article L. 151-1 du code de commerce en précisant que "est protégée au titre du secret des affaires toute information" répondant à certains critères. Le rejet de la requête se base sur l'interprétation de ces critères et la distinction entre les informations pouvant être voisines du secret et ceux que la désignation des membres peut réellement révéler.
Interprétations et citations légales
1. Disposition Sur le Secret des Affaires : L’article L. 151-1 du code de commerce définit ce qui constitue une information couverte par le secret des affaires :
- "Elle n'est pas, en elle-même ou dans la configuration et l'assemblage exacts de ses éléments, généralement connue ou aisément accessible".
- En étant ainsi, le Conseil conclut que, même si des informations relatives aux notaires sont examinées par la chambre, cela ne signifie pas que ces informations sont accessibles via le mécanisme de désignation, ce qui est essentiel pour maintenir la protection du secret.
2. Limites des Dispositions : Le Conseil d'État mentionne également l'article L. 151-7 du même code, qui limite l'opposabilité du secret des affaires dans certains cas de droit, indiquant que l'accès à des informations s'inscrit également dans le cadre de "l'exercice des pouvoirs d'enquête, de contrôle". Cela renforce l'idée que les informations peuvent être divulguées légalement sous certaines conditions sans que ceci ne soit lié à la désignation des représentants.
En conclusion, le Conseil d'État a mis en lumière que les dispositions du décret en question, au regard du cadre légal existant sur le secret des affaires, ne posent pas de problème de légalité, conduisant ainsi au rejet de la requête de M. C....