Résumé de la décision
La décision porte sur la légalité de l'arrêté du ministre de l'Europe et des affaires étrangères du 17 décembre 2018, qui restreint l'exercice des attributions notariales des agents diplomatiques et consulaires aux seuls consulats généraux de France à Abidjan et à Dakar. Le requérant, M. C..., conteste cet arrêté en invoquant une incompétence de l'auteur de l'acte, une violation du principe d'égalité d'accès au service public, et un détournement de pouvoir. Le tribunal administratif rejette la requête de M. C..., confirmant la légalité de l'arrêté attaqué.
Arguments pertinents
1. Incompétence du signataire de l'arrêté : Le tribunal souligne que l'arrêté a été signé par une autorité compétente, le directeur des Français à l'étranger et de l'administration consulaire. Ainsi, le moyen d'incompétence invoqué par le requérant est écarté. Le tribunal précise que "le directeur [...] avait de ce fait qualité pour signer l'acte attaqué".
2. Principe d'égalité : Le tribunal argumente que le principe d'égalité ne s'oppose pas à des différences de traitement justifiées par des raisons d'intérêt général. Il conclut que les différences entre les ressortissants français selon leur pays de résidence permettent cette restriction des attributions notariales. "La suppression des attributions notariales des agents diplomatiques et consulaires [...] ne constitue pas une discrimination illégale".
3. Détournement de pouvoir : Le tribunal affirme que les allégations de détournement de pouvoir ne sont pas établies, laissant ainsi la légitimité de l'arrêté intacte.
Interprétations et citations légales
1. Sur la compétence du signataire : Le décret du 7 février 1991 (décret n° 91-362) précise, à son article 1, que "le ministre des affaires étrangères désigne par arrêté les postes diplomatiques et consulaires dans lesquels sont exercées des attributions notariales". Le décret n° 2005-850 du 27 juillet 2005 précise quant à lui les modalités de délégation de signature au sein du ministère, validant ainsi la compétence du directeur.
2. Sur le principe d'égalité : Le tribunal évoque que le "principe d'égalité ne s'oppose [...] à ce qu'elle déroge à l'égalité pour des raisons d'intérêt général pourvu que, [...] la différence de traitement [...] soit en rapport direct avec l'objet de la norme qui l'établit". Cela amène le tribunal à conclure que les situations des ressortissants français varient selon leur pays de résidence, justifiant ainsi la restriction des attributions notariales.
3. Sur le détournement de pouvoir : Le tribunal conclut que le requérant n'a pas prouvé le détournement de pouvoir, ce qui est une condition essentielle pour annuler un acte administratif.
En somme, la décision s'appuie sur une interprétation cohérente des textes législatifs et régulateurs, renforçant la légitimité de l'arrêté du ministre et respectant les principes de compétence et d'égalité devant le service public.