Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A... a contesté un arrêté en date du 13 février 2018 qui décidait de sa mise à la retraite pour invalidité. Elle a saisi le tribunal administratif le 15 octobre 2018 pour demander l'annulation de cette décision et a demandé la suspension de son exécution le 25 mars 2019. Le juge des référés a estimé que les conditions d'urgence étaient réunies. Cependant, le ministre de l'éducation nationale a formé un pourvoi en cassation contre cette ordonnance. La haute juridiction a annulé l'ordonnance du juge des référés en raison d'une erreur de droit sur la condition d'urgence.
Arguments pertinents
1. Conditions d'urgence : Le jugement indique que « le juge des référés... doit rechercher si la condition d'urgence est remplie », ce qui nécessite de prendre en compte « les motifs invoqués par le requérant » et « la diligence avec laquelle il a, par ailleurs, introduit ces conclusions ». Dans ce cas, la demande de suspension de Mme A... a été faite plusieurs mois après la notification de l'arrêté, ce qui a contribué à juger que l'urgence n'était pas démontrée.
2. Erreur de droit : La décision souligne que le juge des référés a erré en déclarant que l'urgence était satisfaite "en dépit du délai écoulé depuis l'édiction de l'arrêté attaqué sans rechercher si des circonstances particulières étaient susceptibles de le justifier." Par conséquent, le ministre a été fondé à demander l'annulation de l'ordonnance.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'urgence : Selon l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, l'urgence doit être justifiée par des circonstances spécifiques de la situation, ce qui implique un examen attentif des délais et des motifs de la demande. Ce texte indique que le juge des référés ne peut suspendre une décision administrative que si « l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer... un doute sérieux quant à la légalité de la décision ». Ce principe a été mal appliqué dans le cas de Mme A..., rendant la décision du juge des référés erronée.
2. Disposition sur les frais : L'article L. 761-1 du Code de justice administrative précise que « les dispositions de cet article font obstacle à ce qu'une somme soit mise à la charge de l'Etat qui n'est pas... la partie perdante ». Ici, cela signifie que le ministre, étant la partie gagnante dans le litige, ne doit pas payer les frais de justice de Mme A..., ce qui a été respecté dans la décision.
En résumé, la décision a annulé l'ordonnance du juge des référés pour non-respect des conditions d'urgence requises par la loi, tout en réaffirmant les principes de traitement des demandes en référé et les implications relatives aux frais juridiques.