Résumé de la décision
La décision porte sur le pourvoi de la commune de Marseille et de la société OGIC contre un jugement du tribunal administratif de Lyon qui avait annulé un permis de construire, considéré comme étant en méconnaissance des dispositions du plan local d'urbanisme. Le Conseil d'État annule le jugement du tribunal administratif, en considérant que cette annulation était une erreur de droit. Il renvoie l’affaire au tribunal administratif et impose à M. C... et autres de verser une somme globale de 3 000 euros aux deux parties requérantes (la commune et la société), tout en rejetant leurs demandes d'indemnités relatives à l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : Le Conseil d'État souligne que le tribunal administratif a commis une erreur de droit en se fondant uniquement sur la méconnaissance des objectifs du règlement d'urbanisme pour prononcer l’annulation du permis de construire. Cela a été décrit comme suit : "en se fondant, pour prononcer l'annulation pour excès de pouvoir du permis de construire litigieux, sur la méconnaissance de ces seules dispositions, le tribunal administratif de Lyon a commis une erreur de droit".
2. Opposabilité des règlements : La décision rappelle que le plan local d’urbanisme est opposable à toute personne publique ou privée en vertu de l'article L. 123-5 du code de l'urbanisme, qui établit que "le règlement et ses documents graphiques sont opposables à toute personne publique ou privée pour l'exécution de tous travaux".
Interprétations et citations légales
- Code de l'urbanisme - Article L. 123-5 : Cet article précise l'opposabilité des règlements d'urbanisme pour toutes les constructions et travaux, soulignant que les règlements doivent être respectés par tous : "Le règlement et ses documents graphiques sont opposables à toute personne publique ou privée".
- Distinction entre objectifs et prescriptions : Le Conseil d'État clarifie que les objectifs énoncés dans le règlement (dans ce cas, concernant la densité et l'implantation des constructions dans la zone UR) ne sont pas seuls à déterminer la légalité des permis de construire. Les règles doivent être interprétées à la lumière de leurs prescriptions concrètes. Cela est évoqué lorsqu’il est indiqué que les dispositions "ont été précisées par les articles du règlement qui fixaient les prescriptions applicables à la zone".
Conclusion
En somme, cette décision du Conseil d'État met en lumière l'importance de respecter tant les objectifs que les prescriptions spécifiques des règlements d'urbanisme lors de l'examen des permis de construire. L'erreur du tribunal administratif réside dans sa lecture des objectifs sans considérer l'ensemble des règles précisées dans le règlement, illustrant la nécessité d'une interprétation juridique rigoureuse dans le domaine du droit de l'urbanisme.