Résumé de la décision
Cette décision concerne un recours en cassation formé par la société Prima contre l'arrêt de la cour administrative d'appel de Marseille, qui avait rejeté sa demande d'annulation du permis de construire délivré à la société K Peyriac Invest. Ce permis valait autorisation d'exploitation commerciale pour la création d'un ensemble commercial à Peyriac-Minervois. La décision principale affirme que la cour d'appel a commis une erreur de droit en se fondant sur un cadre juridique qui ne s'appliquait pas, entraînant l'annulation de l'arrêt contesté et le renvoi de l'affaire à la cour d'appel pour réexamen.
Arguments pertinents
1. Sur le caractère prioritaire de la saisine de la Commission nationale : Il est affirmé que le recours fait auprès de la Commission nationale d'aménagement commercial constitue un prérequis obligatoire avant toute action contentieuse. Selon l'article L. 425-4 du code de l'urbanisme, "A peine d'irrecevabilité, la saisine de la commission nationale (...) est un préalable obligatoire au recours contentieux."
2. Erreur de droit dans l'appréciation des dispositions législatives : La cour administrativement d'appel a erronément estimé que l'avis de la Commission nationale devait se fonder sur les dispositions en vigueur à la date du prononcé de la commission départementale. Voici ce qui est indiqué dans la décision : "la cour administrative d'appel a commis une erreur de droit en jugeant que l'avis de la Commission nationale d'aménagement commercial devait se fonder sur les dispositions législatives et réglementaires en vigueur à la date à laquelle la commission départementale s'était prononcée."
3. Absence de condamnation à des frais : La cour décide également que la société Prima ne peut être condamnée à des frais de justice : "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de la société Prima (...) la somme que demande à ce titre la société K Peyriac Invest."
Interprétations et citations légales
- Code de l'urbanisme - Article L. 425-4 : Ce texte stipule le cadre dans lequel un permis de construire peut faire office d'autorisation d'exploitation commerciale, à condition d'avoir reçu un avis favorable de la Commission départementale d'aménagement commercial ou de la Commission nationale. En cas de recours contentieux, sa saisie est donc un préalable obligatoire.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article régit la répartition des frais de justice dans les procédures administratives, en stipulant que la partie qui perd le litige peut être condamnée à payer les frais de l'autre partie. Cependant, il est ici précisé : "il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de faire droit aux conclusions présentées au même titre par la société Prima."
La décision annule l'arrêt de la cour administrative d'appel du 5 mars 2018, soulignant les vices de procédure et de texte appliqué, et renvoie l'affaire pour une nouvelle décision. Cette analyse des textes de loi montre l'importance d'une interprétation rigoureuse et d'un respect strict des procédures établies dans le domaine de l'aménagement commercial.