Résumé de la décision
Mme B..., magistrat du second grade et conseiller à la cour d'appel de Montpellier, conteste la légalité du décret du 29 décembre 2014 qui nomme Mme D..., magistrat du premier grade, au poste de conseiller, chargée du secrétariat général de la cour d'appel de Montpellier. La cour administrative a statué que Mme B... ne pouvait pas obtenir l'annulation du décret. La décision a été fondée sur l’absence de dispositions légales imposant un délai de deux ans entre les nominations et l’absence d’erreur manifeste dans l’appréciation des candidatures.
Arguments pertinents
1. Absence de délai imposé : Le tribunal indique qu' « aucune disposition ni aucun principe n'imposait... un délai de deux ans entre les deux dernières nominations de Mme D... ». Par conséquent, l'argument de Mme B... basé sur le non-respect de ce délai a été écarté comme inopérant.
2. Erreurs d'appréciation : Il est souligné qu’« il ne ressort pas des pièces du dossier... une erreur manifeste dans l'appréciation des besoins du service et de l'aptitude respective des magistrats concernés ». Cela signifie que le pouvoir de nomination a été exercé de manière conforme aux critères de sélection des magistrats.
3. Non-discrimination et détournement de pouvoir : La décision précise qu'il n'existe pas d'éléments démontrant une atteinte au principe de non-discrimination en raison de l'âge ni de preuves de détournement de pouvoir.
Interprétations et citations légales
Ordonnance n° 58-1270 du 22 décembre 1958 - Cet acte constitue la loi organique relative au statut de la magistrature qui régit les nominations et la fonction des magistrats, mais il n'établit pas de conditions précises sur le délai de nomination à des postes similaires.
Le Code de justice administrative régule les litiges concernant les actes administratifs, mais dans le présent cas, les motifs d'illégalité n'ont pas été retenus. La décision a explicitement conclu que « les éléments de dossier ne permettent pas d’établir une contestation valide de la nomination effectuée ».
Ces interprétations indiquent que les juges administratifs ont accordé un large pouvoir discrétionnaire à l'autorité de nomination, ce qui limite la capacité des magistrats de contester à posteriori les décisions de nomination basées sur leur seul parcours professionnel ou leurs préférences personnelles.