Résumé de la décision
La cour administrative d'appel de Marseille a annulé un jugement du tribunal administratif de Montpellier qui avait condamné solidairement les sociétés RRTP et Solldev Ingénierie à indemniser ERDF pour des desordres survenus dans un parc éolien. La décision de la cour a reposé sur la constatation que la juridiction administrative était incompétente pour connaître du litige en raison de la nature privée des contrats en question. En conséquence, la société Enedis, qui avait formé un pourvoi, a vu ce dernier rejeté, et elle a été condamnée à verser 3 000 euros à la société RRTP au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Compétence du juge administratif : La cour a fondé sa décision sur le fait que le contrat entre la société "Ferme éolienne du Mont de Tauch" et la société RRTP était un contrat de droit privé, concluant que "sauf si la loi en dispose autrement, les contrats conclus entre personnes privées sont en principe des contrats de droit privé". Ce raisonnement s'appuie sur un principe fondamental en droit administratif, qui limite la compétence des juridictions administratives aux litiges impliquant des contrats de droit public ou leur accessoire.
2. Qualification des contrats : La cour a statué que le contrat de 1998 ne pouvait pas revêtir le caractère d'un contrat administratif car il ne permettait pas de considérer que les câbles seraient rétrocédés à EDF. À cet égard, elle souligne que "les travaux litigieux avaient été confiés par la société FEMT à la société RRTP par un contrat de droit privé", précisant ainsi la nature des relations contractuelles.
3. Motivation suffisante : La cour a également été vigilante sur la motivation de sa décision, affirmant qu'elle avait "suffisamment motivé son arrêt sur ce point", en réfutant l'allégation d'insuffisance de motivation avancée par la société Enedis.
Interprétations et citations légales
1. Nature des contrats : Le principe selon lequel les contrats entre personnes privées sont en règle générale des contrats de droit privé est clairement établi, conformément à la règle selon laquelle "sauf si la loi en dispose autrement, les contrats conclus entre personnes privées sont en principe des contrats de droit privé". Cette disposition implique une distinction essentielle entre les contrats qui relèvent de la compétence des juridictions administratives et ceux qui relèvent des juridictions judiciaires.
2. Incompétence : La cour a mis en exergue l'absence de lien direct entre le contrat de 1998 et les conventions de raccordement de 2001 et 2002, conformément aux indications fournies par le Code de justice administrative, notamment dans son article R. 411-1, qui stipule que "la requête indique les nom et domicile des parties", indiquant ainsi l'importance de l'exactitude des informations pour la compétence juridictionnelle.
3. Article L. 761-1 : Concernant l'article L. 761-1 du code de justice administrative, il est essentiel de noter que cet article régit le principe des frais de justice, stipulant que les parties perdantes peuvent être condamnées à verser une somme à la partie gagnante, mais qui ne s'applique pas ici aux sociétés RRTP et Solldev, considérées comme parties gagnantes dans le contexte du pourvoi formé par Enedis. La cour a ainsi rectifié la charge financière à la charge d'Enedis avec un montant de 3 000 euros.