Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B..., adjointe administrative principale au sein d'une direction régionale, a été admise à la retraite pour invalidité imputable au service à partir du 17 mars 2011, tout en continuant à percevoir son traitement jusqu'au 31 août 2011. En décembre 2013, le ministre chargé de l'agriculture a émis un titre de perception pour le remboursement d'un trop-perçu de salaire, soit 11 159,11 euros. Cette décision a été contestée par Mme B... devant le tribunal administratif de Montpellier, qui a rejeté sa demande. En appel, la cour administrative d'appel de Marseille a annulé le jugement du tribunal administratif et le titre de perception, en acceptant l'exception de prescription soulevée par Mme B.... La cour a également condamné l'État à lui verser 3 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Sur la prescription de la créance : La cour administrative d'appel a considéré que le ministre a tardé à réclamer le remboursement, ce qui a justifié l'acceptation de l'exception de prescription invoquée par Mme B... Cette prescription a été décidée malgré le fait que le titre de perception ait été émis.
2. Sur la réclamation préalable et l'absence de mandat exprès : La cour a affirmé qu'il n'était pas nécessaire que l'assureur de protection juridique produise un mandat exprès ou une délégation de signature pour que la réclamation préalable soit recevable. En effet, "un assureur au titre de la protection juridique peut présenter un recours administratif ou une réclamation préalable, au nom de son assuré" sans avoir à réunir des preuves spécifiques de délégation de pouvoir.
Interprétations et citations légales
1. Code des assurances - Article L. 127-1 : Cet article définit ce qu'est une opération d'assurance de protection juridique, précisant que cela inclut la prise en charge des frais de procédure et des services en cas de litige. La cour a soutenu que l'assureur ayant un contrat de protection juridique avec Mme B... pouvait agir en son nom sans nécessiter de mandat exprès.
> "Est une opération d'assurance de protection juridique toute opération consistant, moyennant le paiement d'une prime ou d'une cotisation préalablement convenue, à prendre en charge des frais de procédure ou à fournir des services découlant de la couverture d'assurance".
2. Décret n° 2012-1246 - Article 118 : Ce texte énonce les obligations d'un redevable avant de saisir une juridiction. Même si cet article impose de soumettre une réclamation préalable, la cour a interprété qu'une telle réclamation pourrait être faite par un assureur sans formalisme excessif, tant qu'il n'y a pas de contestation sur l'existence du contrat d'assurance.
> "Avant de saisir la juridiction compétente, le redevable doit adresser une réclamation appuyée de toutes justifications utiles au comptable chargé du recouvrement de l'ordre de recouvrer (...)".
En somme, la décision de la cour administrative met en lumière l'importance des délais dans les procédures administratives et la flexibilité accordée aux assureurs en matière de protection juridique, consolidée par l'interprétation des textes de loi cités.