Résumé de la décision
Cette décision concerne une requête introduite par M. B..., qui demandait au Conseil d'Etat de rectifier une erreur matérielle dans une précédente décision et d'annuler certains arrêtés du garde des sceaux, ministre de la justice. En date du 22 juillet 2015, le Conseil d'Etat a considéré que M. B... ne pouvait pas prouver son impossibilité de résider à l'étranger lors du délai de recours, ce qui entraînait le rejet de sa demande. De plus, le Conseil a jugé la requête de M. B... abusive, et lui a infligé une amende de 1 000 euros.
Arguments pertinents
1. Sur la rectification pour erreur matérielle : Le Conseil d'Etat a jugé que l'appréciation des faits faite dans la décision antérieure n'était pas entachée d'erreur matérielle mais relevait d'une appréciation juridique. Ainsi, M. B... n’était pas recevable à demander une rectification sous l’argument d'une erreur matérielle.
> "Les appréciations d’ordre juridique ne peuvent pas faire l'objet d'un recours en rectification d'erreur matérielle."
2. Sur le caractère abusif de la requête : Le Conseil a statué que la requête présentait un caractère abusif, entraînant une amende. Cela reflète un pouvoir discrétionnaire reconnu au juge administratif pour décourager les recours non fondés.
> "Le juge peut infliger à l’auteur d’une requête qu’il estime abusive une amende dont le montant ne peut excéder 3 000 euros."
Interprétations et citations légales
- Sur la rectification de l’erreur matérielle : La règle énoncée dans le code de justice administrative (Code de justice administrative - Article R. 833-1) précise que seules les erreurs matérielles, c’est-à-dire celles susceptibles d'affecter le jugement de l'affaire, peuvent être rectifiées. La décision a placé une grande importance sur la distinction entre erreur matérielle et appréciation judiciaire.
> "Lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel ou du Conseil d'Etat est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification."
- Sur l’abus de droit et l’amende : L’article R. 741-12 du Code de justice administrative précise la faculté pour le juge d'imposer une amende, témoignant d'une volonté de dissuasion envers les recours indus qui encombrent la justice administrative.
> "Le juge peut infliger à l'auteur d'une requête qu'il estime abusive une amende dont le montant ne peut excéder 3 000 euros."
En conclusion, la décision du Conseil d'Etat souligne la distinction essentielle entre les erreurs matérielles et l'appréciation de faits, tout en réaffirmant la compétence du juge pour sanctionner les recours abusifs.