Résumé de la décision
La décision concerne un litige entre la société Sogea Caroni et la communauté d'agglomération du Saint-Quentinois relatif à des pénalités de retard appliquées à la société pour la construction de la base urbaine de loisirs de Saint-Quentin. La cour administrative d'appel de Douai avait initialement confirmé l'application de pénalités de retard à la charge de Sogea Caroni. Cependant, le Conseil d'État a annulé cet arrêt, considérant que les pénalités ne pouvaient être appliquées que si les délais intermédiaires définis dans les plannings d'exécution étaient dépassés. En conséquence, la communauté d'agglomération a été condamnée à verser 3 500 euros à Sogea Caroni au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Application des pénalités de retard : Le Conseil d'État a jugé que la cour administrative d'appel avait mal interprété les stipulations contractuelles concernant l'application des pénalités de retard. En effet, les pénalités ne peuvent être appliquées que si les délais intermédiaires, tels que définis dans les plannings d'exécution, sont dépassés. Le Conseil d'État a affirmé : « la cour administrative d'appel de Douai s'est livrée à une interprétation de l'article 4.3. du CCAP du marché entachée de dénaturation. »
2. Responsabilité de la communauté d'agglomération : En raison de cette interprétation erronée, la communauté d'agglomération a été jugée responsable des pénalités appliquées à Sogea Caroni, ce qui a conduit à l'annulation de l'arrêt de la cour administrative d'appel.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation des clauses contractuelles : L'article 20 du CCAG stipule que des pénalités de retard sont applicables en cas de dépassement des délais d'exécution. Cependant, l'article 4.3. du CCAP précise que ces pénalités doivent être appliquées en fonction des délais intermédiaires définis dans le planning d'exécution. Le Conseil d'État a souligné que « les pénalités ne peuvent être appliquées que lorsque les délais intermédiaires tels que définis dans les plannings d'exécution sont dépassés. »
2. Réglementation des frais de justice : En vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, le Conseil d'État a décidé que la communauté d'agglomération devait verser une somme de 3 500 euros à Sogea Caroni pour couvrir les frais de justice, en précisant que « ces dispositions font en revanche obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de la société Sogea Caroni qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante. »
Références légales
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article régit les frais de justice et les condamnations à verser des sommes pour couvrir les frais engagés par la partie gagnante.
- Cahier des clauses administratives générales (CCAG) - Article 20 : Cet article traite des pénalités, primes et retenues en cas de retard dans l'exécution des travaux.
- Cahier des clauses administratives particulières (CCAP) - Article 4.3 : Cet article précise les modalités d'application des pénalités de retard en fonction des délais intermédiaires définis dans le planning d'exécution.