Résumé de la décision
M. B..., professeur en chef de 1ère classe de l'enseignement maritime, a formé deux recours auprès de la commission des recours des militaires, contestation d'un décret du 9 juillet 2015 qui ne le nommait pas au grade de professeur général de 2ème classe et d'un décret du 27 octobre 2015 qui ne le nommait pas inspecteur général de l'enseignement maritime. La commission n'ayant pas répondu, M. B... a saisi le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, qui a transmis l'affaire au Conseil d'État. Ce dernier a jugé que les décisions implicites de rejet de la commission se substituaient aux décrets contestés, rendant les conclusions de M. B... irrecevables. En outre, le Conseil d'État a rejeté les recours pour excès de pouvoir, considérant que les décisions de non-nomination n'étaient pas entachées d'erreurs manifestes ou de détournement de pouvoir.
Arguments pertinents
1. Compétence du Conseil d'État : Le Conseil d'État a affirmé sa compétence pour connaître des recours contre les décrets présidentiels et les décisions de la commission des recours des militaires, en vertu de l'article R. 311-1 du code de justice administrative, qui stipule que "le Conseil d'État est compétent pour connaître en premier et dernier ressort des recours dirigés contre les ordonnances du Président de la République et les décrets".
2. Irrecevabilité des conclusions contre les décrets : Le Conseil a jugé que les décisions implicites de rejet de la commission des recours des militaires se substituaient aux décrets contestés, rendant ainsi irrecevables les conclusions de M. B... contre ces décrets. Cela repose sur le principe que "les décisions implicites de rejet nées du silence gardé par la commission sur ces recours se sont entièrement substituées à ces décrets".
3. Absence d'erreur manifeste d'appréciation : Concernant la décision de non-nomination, le Conseil a constaté qu'il n'y avait pas d'erreur manifeste dans l'appréciation des mérites comparés de M. B... et des autres candidats, en se basant sur les évaluations et notations fournies par le ministre chargé de la mer.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 311-1 : Cet article établit la compétence du Conseil d'État pour connaître des recours contre les décrets présidentiels, ce qui a permis au Conseil d'État de se déclarer compétent pour examiner les recours de M. B... contre les décisions de la commission.
2. Code de justice administrative - Article R. 351-1 : Cet article précise que lorsque le Conseil d'État est saisi de conclusions relevant de sa compétence de premier ressort, il peut également connaître des conclusions connexes. Cela a permis de justifier la compétence du Conseil d'État pour examiner les décisions de rejet des recours formés par M. B...
3. Décret n° 4 janvier 1977 - Article 12 : Cet article stipule que "les promotions dans le corps des professeurs de l'enseignement maritime ont lieu exclusivement au choix", soulignant le pouvoir discrétionnaire des autorités compétentes dans les décisions de nomination, ce qui a été un point central dans l'évaluation des recours de M. B...
4. Détournement de pouvoir : Le Conseil a également rejeté l'allégation de détournement de pouvoir, en affirmant que "le détournement de pouvoir allégué n'est pas établi", ce qui souligne l'importance de la preuve dans les recours pour excès de pouvoir.
En conclusion, le Conseil d'État a rejeté les requêtes de M. B..., considérant que les décisions de non-nomination étaient justifiées et que les recours contre les décrets étaient irrecevables en raison des décisions implicites de rejet de la commission.