Résumé de la décision
M. A... contestait un arrêté du préfet de police de Paris, qui retirait son certificat de résidence algérien, valable jusqu'au 6 novembre 2023. Le tribunal administratif de Paris avait rejeté sa demande d'annulation. En appel, la cour administrative a également confirmé ce rejet. M. A... s'est pourvu en cassation. La Cour a confirmé l'arrêt de la cour administrative d'appel, considérant que le préfet avait légitimement prouvé la fraude de M. A..., qui avait dissimulé la cessation de sa communauté de vie avec son épouse française lors de la demande de renouvellement de son certificat de résidence.
Arguments pertinents
1. Régularité du séjour et conformité au statut marital :
La décision s'appuie sur le fait que "le certificat de résidence délivré au titre de l'article 7 bis de l'accord franco-algérien [...] est subordonné à une communauté de vie effective entre les époux" (Accord franco-algérien - Article 7 bis). La cessation de cette communauté a eu lieu avant le renouvellement du titre de séjour, ce qui constitue une base légale pour le retrait du certificat.
2. Pouvoir général du préfet :
La cour a conclu que "le préfet de police peut légalement faire usage du pouvoir général qu'il détient, même en l'absence de texte, pour retirer une décision individuelle créatrice de droits obtenue par fraude". Cela souligne la prévalence du principe de la moralité dans l'exercice de ses pouvoirs par les autorités administratives.
3. Démonstration de la fraude :
L'arrêt a précisé que "la communauté de vie entre M. A... et son ancienne épouse avait cessé le 20 août 2013", ce qui prouve que M. A... était en violation des conditions du certificat.
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien - Article 7 bis :
Cet article établit clairement que "le certificat de résidence valable dix ans est délivré de plein droit sous réserve de la régularité du séjour". Cela implique que toute irrégularité, notamment une cessation de la vie commune, remet en cause le droit à ce certificat.
2. Accord franco-algérien - Article 6-2 :
L'article stipule que "le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit" selon plusieurs conditions, notamment la régularité du séjour. La décision de la cour d'appel est en accord avec ces stipulations, qui soulignent la nécessité d’un séjour régulier et d'une relation authentique.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
Cet article stipule que "les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de l'Etat". La cour a décidé que, dans cette affaire, l'État n'étant pas la partie perdante, aucune indemnité n'était due au requérant.
La décision met en avant l'importance de la transparence dans les situations concernant les titres de séjour et le respect des conditions établies par les accords internationaux en matière d'immigration. Elle rappelle également que l'administration a le pouvoir de protéger l'intégrité de ses décisions contre toute tentative de fraude.